86 Biographies

 

 

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Le contenu des biographies, dans le texte original en allemand, évolue au gré de l´avancée des recherches. Les traductions des

biographies en français correspond à l´état de la recherche à l´été 2017. Ce travail de traduction a été effectué par les classes de 2nde ES et S, de 1ère SMP et SBC2 du Lycée Franco-Allemand de Fribourg-en-Brisgau, sous la coordination de Magali et Frank Hack, tous deux enseignants dans cet établissement. Pour cette performance, les étudiants ont obtenu le Prix Annie et Charles Corrin le 25 janvier 2018 à Paris. Parmi les fondateurs de ce prix, présentés au Lycée Louis le Grand, se trouvent Serge Klarsfeld, Claude Lanzmanm et Simone Veil. Gefördert wurde dieses Projekt und die Reise zur Preisverleihung durch die Stadt Freiburg, das Land Baden- Württemberg und das Deutsch- Französische Jugendwerk.

 

Paris Match le 1er février 2018: "Cette année, des élèves de Seconde et Terminale ES du Lycée Franco-Allemand de Freiburg en Allemagne ont été récompensés. Ils ont mis leur bilinguisme au service de la mémoire, traduisant la biographie de 86 Juifs, transférés d’Auschwitz au camp de Natzweiler-Struthof en Alsace pour être assassinés.Leurs identités étaient méconnues jusqu’à ce que l’historien Hans-Joachim Lang, grâce à un travail minutieux, redonne un nom à ces hommes et femmes. Ils avaient été gazés par des Nazis désireux de se constituer une collection de squelettes juifs, afin de garder une trace de cette «race» (...)."

 

 

  • A

    David Akouni · Bella Alaluf · Israel Albert · Elvira Amar · Emma Amar · Palomba Arnades · Aron Aron · Nety Aruch · Martin Ascher · Esra Asser · Allegra Attas

    • David Akouni

      David Akouni est né à Thessalonique. Cette ville portuaire multi-ethnique appartenait à l´époque encore à l´Empire ottoman et comptait 115 000 habitants. La communauté juive représentait environ 47 pour cent de la population.

       

      David Akouni a connu dans sa ville d‘origine des temps turbulents: les guerres des Balkans entre le Montenegro, la Bulgarie, la Serbie et la Grèce contre l‘Empire ottoman (1912) laissent alors des traces dans la ville. Thessalonique qui est devenue une ville grecque change de visage au fil des conflits nationaux et internationaux, notamment à cause du gouvernement grec qui utilise la reconstruction d‘août 1917 pour hélleniser la ville. Les juifs deviennent bientot une minorité.

       

      Saloniki.Ufer.1919

      Carte postale, titre: Guerre 1914-1914-1916 EN ORIENT / SALONIQUE - Le quai

       

      Vers le début/milieu des années 1920, David Akouni se marie avec Dudun Azi. Ils ont quatre enfants: Isaac (1926*), les jumeaux Martha et Nathan (1933*) et Dolsa. La famille vit dans le quartier de Synikismos 151, où David tient une taverne.

       

      En avril 1941 les troupes allemandes occupent la Grèce. Par la suite, au début de l‘année 1943 des collègues d‘Adolphe Eichmann arrivent à Thessalonique afin de procéder à la déportation des juifs locaux. Il doivent démémager dans un des ghettos. Le ghetto du Baron Hirsch, près de la gare, servait alors de camp de transit pour les convois vers Ausschwitz, qui commencent le 16 mars 1943. Le train transportant David Akouni et sa famille part le 28 avril 1943 avec 2930 hommes, femmes et enfants juifs. 220 hommes et 318 femmes sont envoyés avec David Akouni au camp le 4 mai 1943. La femme de David Akouni et ses enfants sont directement conduits avec le reste des détenus (2392 personnes) dans les chambres à gaz. David Akouni obtient le numéro 119801 tatoué sur le bras gauche.

       

      David Akouni mesure 1,74 m et est plutôt corpulent. Il a des cheveux bruns légèrement grisonnant aux temps et des sourcils épais. Dans son convoi se trouvent également Israel Albert, Aron Aron, Esra Asser, Aron Esformes, Aron Eskaloni, Maurice Francese, Charles Hassan, Albert Isaak, Sabetaij Kapon, Lasas Menache, Dario Nathan, Israel Rafael, Samuel Rafael, Albert Saltiel, Maurice Saltiel, Maurice Saporta, Mordochai Saul, Nina Sustiel. Tous ont été sélectionnés et oscultés par les anatomistes nazis Bruno Beger et Hans Fleischhacker. Ils sont placés dans la baraque du camp d´ Auschwitz I réservée aux malades.

       

      Le 30 juillet 1943, David Akouni fait partie des 86 juifs sélectionnés déportés en train le 30 juillet 1943. Ils arrivent au camp de concentration Natzweiler- Struthof le 2 août 1943. David, âgé de 48 ans, est tué le 16 août 1943 dans la chambre à gaz.

      N.B.: Les données concernant l´apparence physique de David Akouni proviennent d´un compte-rendu d´autopsie menée par un médecin français en juin 1945. En ce qui concerne les informations biographiques, je les dois aux archives de la communauté juive de Thessalonique. Mme Aliki Arouh m´a été d´une grande aide.

    • Bella Alaluf

      Bella Alaluf est née en 1923 à Thessalonique. C’est une année pendant laquelle la ville portuaire située au nord de la Grèce connaît de profonds changements. En raison de “l’échange de population” entre la Grèce et la Turquie, un grand nombre de réfugiés grecs provenant de l’Asie mineure arrivent au nord de la Grèce, plus particulièrement à Thessalonique. La communauté juive qui, à cette époque comptait environ 60 000 personnes, perd de l’importance dans l’ensemble de la ville. Les parents de Bella Alaluf sont Avraam (1876 à 1941) et Djamila Sason (1898 à 1943). La famille Alaluf de six personnes vit alors dans le quartier du Baron-Hirsch de Thessalonique.

       

      Thess.hist.1
      Thessaloniki

       

      Bella Alaluf est déportée, probablement avec sa mère veuve et ses trois frères et soeurs, le 15 mars 1943, lors du premier convoi en train à Ausschwitz. Celui-ci comporte environ 2800 femmes, hommes et enfants juifs.

       

      Les Alalufs sont séparés à leur arrivée. La mère Alaluf, avec son fils de sept ans Pepo et sa fille agée de 11 ans Riketa, sont directement envoyés à la chambre à gaz avec 2189 autre personnes. Les deux filles Vidal Hayim (1924) et Bella sont envoyées dans un camps de concentration (tout comme 190 femmes et 417 hommes grecques). Vidal Hayim est la seule des deux soeurs à voir survécu à l’Holocaust. Après son séjour dans un camp à Landsberg, elle immigre en Israel.

       

      Bella Alaluf est envoyée au bloc 10 du camp principal avec ses compagnons de voyages venant également de Thessalonique: Flora Biwas, Dora Cohen, Juli Cohen, Ester Eskenasy, Bienvenida Pitchon et Sara Vahena. Dans ce bloc, l’administration du camps lui tatoue le numéro 38790 sur l’avant-bras gauche. On ne peut pas prouver que Bella Alaluf a été victime d’expériences scientifiques sur le corps humain. Pendant la seconde semaine de juin 1943, la femme de 20 ans est choisie par Bruno Beger et Hans Fleischhacker, deux anatomistes SS afin d’effectuer des mesures anatomiques.

       

      Bella est déportée le 30 juillet 1943 et arrive le 2 août 1943 au camp de Natzweiler-Struthof, avec 85 femmes et hommes. Bella Alaluf, âgée de 20 ans, décède le 11 où 13 août 1943 dans la chambre à gaz.

       

      Annotation de l’auteur: Flora Biwas (* 2. Mai 1925), Dora Cohen, Bienvenida Pitchon (* 1. Juli 1917) et Sara Vahena née Weinstein (* 1917) ont survécu à la Shoah. Nous remercions les archives de la communauté juve de Thessalonique pour les informations biographiques concernant Bella Alaluf. L’archiviste Aliki Arouh a été d’ une grande aide pour la recherche.

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    • Israel Albert

      Il est probablement né à Thessalonique (Grèce), sa date de naissance est inconnue. Après sa détention par la Gestapo dans le Ghetto Baron Hirsch à Thessalonique, Israel Albert est déporté fin avril 1943 à Auschwitz.

      Le 4 mai 1943, 2930 femmes, hommes et enfants juifs arrivent par le même convoi. Après la sélection, 220 hommes et 318 femmes sont envoyés en tant que détenus au camp, les 2392 personnes restantes sont directement tuées dans les chambres à gaz. Le 30 juillet 1943, Israel est déporté au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Le 17 ou 19 août 1943, il est lui aussi tué dans la chambre à gaz.

       

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    • Elvira Amar

      La ville de Thessalonique appartient depuis un peu plus de deux ans à la Grèce, lorsque Elvira Amar naît. Sa vraie date de naissance n’est pas connue, de même, il existe peu de sources concernant les membres de sa famille, leur situation familiale et leur origine sociale.

       

      En avril 1941, les troupes allemandes occupent la Grèce. Début 1943 se réunissent à Thessaloniki des collaborateurs qui préparent la déportation des juifs de la région. Les juifs doivent déménager dans des ghettos. Le Ghetto-Baron-Hirsch, qui est situé près de la gare, sert de camp de transit. Le 16 mars 1943, les juifs de ce camp sont emmenés à Auschwitz.

       

      Après son internement par la Gestapo au ghetto de Baron-Hirsch, Elvira Amar est déportée à Auschwitz le 12 avril 1943 et arrive cinq jours plus tard. Ce convoi n°9 transporte de Thessalonique à Auschwitz environ 3 000 femmes, hommes et enfants. Sur le quai de la gare d’Auschwitz, des médecins SS envoient 2271 adultes et enfants dans les chambres à gaz. 467 hommes ainsi que 262 femmes sont sélectionnés pour travailler dans le camp. 99 femmes sont à nouveau sélectionnées par le médecin SS Eduard Wirth. Elles sont conduites au Bloc n°10, lieu où des expériences sur les humains sont effectuées. Outre Elvira Amar, d'autres femmes grecques sont internées dont Hanna Ajasch, Oro Amar, Sylvia Amar, Palomba Arnades, Nety Aruch, Allegre Beracha, Nina Knesits et Aliza Sarfati.La direction du camp tatoue sur l’avant-bras gauche de la jeune femme de 28 ans, le numéro 41547. On ignore encore aujourd’hui si elle a ou non été livrée aux essais médicaux.

       

      Durant la seconde semaine de juin 1943, elle est finalement sélectionnée tout comme Palomba Arnades, Nety Aruch, Allegre Beracha, trois autres femmes de son groupe, par les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker. Elles se retrouvent avec 82 autres juives et juifs pour être étudiés physiquement.

       

      Envoyée le 31 juillet 1943, Elvira Amar arrive en train le 2 août 1943 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof parmi les 86 femmes et hommes sélectionnés. Là-bas, elle est gazée le 11 ou 13 août 1943.

       

      Annotation de l’auteur: Hanna Ajasch, née Alchades (le 23 avril 1922), Sylvia Amar, Nina Knesits (née le 2 avril 1923) et Aliza Sarfati, ont survécu à la Shoah.

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    • Emma Amar

      Née le 5 juin 1925 à Thessalonique en Grèce. Après son arrestation par la Gestapo et sa détention au ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, Emma Amar est déportée à Auschwitz où elle arrive le 28 avril 1943, accompagnée de 3070 autres hommes, femmes et enfants juifs. Après une sélection, 361 femmes et 180 hommes sont envoyés au camp. Le reste des détenus (2529 personnes) est directement conduit dans les chambres à gaz. Emma Amar est déportée au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Elle y meurt le 11 ou le 13 août 1943 dans une chambre à gaz.

    • Palomba Arnades

      Palomba Arnades est née en 1923 à Thessalonique (Grèce). Après son arrestation par la Gestapo et sa détention au ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, Palomba Arnades est déportée à Auschwitz où elle arrive le 17 avril 1943, accompagnée de 3000 autres hommes, femmes et enfants juifs. Après une sélection, 262 femmes et 467 hommes sont envoyés au camp. Le reste des déportés (2271 personnes) est directement conduit dans les chambres à gaz. Après avoir été sélectionnée par deux anthropologues, Palomba Arnades et 85 autres détenus sont déportés au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Elle y meurt le 11 ou le 13 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Aron Aron

      Aron Aron est probablement né à Thessalonique (Grèce). En revanche, sa date de naissance est inconnu. Après son arrestation par la Gestapo et sa détention au ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, Aron Aron est déporté à Auschwitz où il arrive le 4 mai 1943, accompagné de 2930 autres hommes, femmes et enfants juifs. Après une sélection, 318 femmes et 220 hommes sont envoyés au camp. Le reste des détenus (2392 personnes) est directement conduit dans les chambres à gaz. Aron Aron, matricule 119803, est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Il y meurt le 16 août 1943 dans la chambre à gaz. Selon l‘autopsie du corps réalisée par les autorités francaises, son âge était estimé entre 50 et 55 ans.

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    • Nety Aruch

      Née en 1919 à Thessalonique en Grèce. Après son arrestation par la Gestapo et sa détention au ghetto du Baron Hirsch à Thessaloniki, Nety Aruch est déportée à Auschwitz où elle arrive le 17 avril 1943, accompagnée de 3000 autres hommes, femmes et enfants juifs. Après une sélection, 262 femmes et 467 hommes sont envoyés au camp. Le reste des déportés (2271 personnes) est directement conduit dans les chambres à gaz. Nety Aruch est déportée au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Elle y meurt le 11 ou le 13 août 1943 dans une chambre à gaz.

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    • Martin Ascher

      Il est né le 4 mai 1910 à Berlin. Il épouse Ernestine née Bendit (né le 16 Juin 1906 à Berlin). Le dernier domicile des jeunes mariés se situe dans le centre-ville de Berlin, Blumenstraße 17. Martin travaille dans le domaine de la mécanique. Le 1 Mars 1943 - cinq jours avant sa femme – il est déporté avec le 31e convoi de l´est, de Berlin jusqu‘à Auschiwtz. Le 2 Mars 1943, 1500 hommes, femmes et enfants sont déportés avec ce convoi. Apres la sélection, 150 hommes sont envoyés en tant que détenus au camp, les 1350 personnes restantes sont tuées directement dans une chambre à gaz. Ascher est opéré le 28 mars 1943 dans le bloc 21 de l´hôpital du camp d´un ulcère. Le 30 juillet 1943, il est déporté au camp de concentration de Struthof. Il est tué le 16 ou le 18 août dans la chambre à gaz.

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    • Esra Asser

      Esra Asser est probablement née à Thessalonique en Grèce, sa date de naissance est inconnue. Après son arrestation par la Gestapo et sa détention au ghetto du Baron Hirsch, elle est déportée à Ausschwitz où elle arrive le 4 mai 1943, accompagnée de 2930 autres hommes, femmes et enfants juifs. Après une sélection, 318 femmes et 220 hommes sont envoyés au camp. Le reste des détenus (2392 personnes) est directement conduit dans les chambres à gaz. Esra Asser est déportée au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Elle y meurt le le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Allegra Attas

      Elle est née en 1923 à Thessalonique en Grèce. Après son arrestation par la Gestapo et sa détention dans le ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, Allegra Attas est déportée à Ausschwitz où elle arrive le 24 mars 1943 accompagnée de 2800 autres hommes, femmes et enfants juifs. Après une sélection, 230 femmes et 584 hommes sont envoyés au camp. Le reste des détenus (1986 personnes) est directement conduit dans les chambres à gaz. Allegra Attas est déportée au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Elle y meurt le 11 ou le 13 août 1943 dans la chambre à gaz.

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  • B

    Ernestine Baruch · Joachim Basch · Joachim Behrendt · Günther Benjamin · Allegre Beracha · K. Bezsmiertny · Samuel Bluosilio · Harri Bober · Sara Bomberg · Sophie Boroschek · Nisin Buchar

    • Ernestine Baruch

      Elle est née en 1918 à Thessalonique en Grèce. Après son arrestation par la Gestapo et sa détention au ghetto du Baron Hirsch, elle est déportée à Auschwitz où elle arrive le 13 avril 1943, accompagnée de 2800 autres hommes, femmes et enfants juifs. Après une sélection, 364 femmes et 500 hommes sont envoyés au camp. Le reste des détenus (1936) est directement conduit dans les chambres à gaz. Ernestine Baruch est déportée au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Elle y meurt le 11 ou 13 août 1943 dans une chambre à gaz.

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    • Joachim Basch

      Joachim Basch est né le 3 décembre 1922 à Swinemünde au bord de la mer Baltique (aujourd’hui Swinoujście en Pologne). Son père, Bruno Basch est né le 5 octobre 1889 à Swinemünde, il est déporté le 17 mars 1943 à Theresienstadt. Il a survécu et après la guerre, il vit à Berlin. Sa mère, Alice Basch, est née le 20 octobre 1893 à Berlin, elle est déportée le 17 mars 1943 et y décède en août 1944.

      Avant son déménagement pour Berlin, la famille tient un magazin de chaussures à Swinemünde, dans Am Markt 14. Ensuite, Joachim et sa famille vivent à Berlin dans le quartier de Prenzlauer Berg, Fehrbellinerstraße 8. Il travaille comme travailleur forcé pour les usines Deuta pour le salaire hebdomadaire de 28 Reichsmark. Sa soeur Ilse, née le 12 avril 1921 à Swinemünde, est déportée le 3 mars 1943 avec le 33ème convoi de l’est de Berlin à Auschwitz, Joachim connaîtra le même sort le 12 mars 1943, à bord du 36ème convoi.

       

      Le 13 mars, 344 hommes juifs et 620 femmes et enfants juifs arrivent avec ce convoi. Après la sélection, 218 hommes et 147 femmes sont envoyés comme prisonniers au camp. C’est le cas de Joachim Basch à qui les soldats SS tatouent le matricule 107790 sur l’avant-bras gauche. Les 599 autres personnes sont menées directement dans les chambres à gaz et tuées. Basch fait partie des jeunes adolescents qui sont recrutés comme travailleurs forcés pour l’entreprise Buna. Il est choisi en juin 1943 par les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943. Le jeune homme de 20 ans est déporté le 30 juillet 1943 au camp de Natzweiler-Struthof avec 85 autres juifs et juives. Il est tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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      Basch Swinemnde1925
      Nommez le père (Bruno) et le grand-père (Siegfried) de Joachim Basch dans le carnet d'adresses Swinemünde de 1925.
    • Joachim Behrendt

      Il est né le 9 décembre 1922 à Bischofswerder (aujourd’hui Biskupiec/ Pologne). Ses parents étaient Walter Behrendt né le 22 août 1886 à Marienburg/Prusse occidentale) et Erna Seligmann (née le 11 novembre 1895 à Bischofswerder). Joachim a un frère aîné, Max, né le 31 juillet 1920 et qui a survécu à la Shoah en Suède.

       

      Joachim Behrendt et ses parents ont été déportés de Berlin à Auschwitz le 3 mars 1943 avec le 33ème convoi de l’est. Le convoi arrive le 4 mars 1943 avec 632 hommes juifs et 1118 femmes et jeunes filles juives à bord. Après la sélection, 517 hommes et 200 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers. C’est le cas de Joachim Behrendt, à qui les soldats SS tatouent le matricule 105598 sur l’avant-bras gauche. Les 1033 autres personnes sont menées directement dans les chambres à gaz et tuées. Behrendt est transféré le 24 avril 1943 à l’hôpital du camps pour un abcès à la main droite. Il est opéré le 27 avril 1943 dans le bloc 21. Il est sélectionné par les anatomistes SS Bruno Beger und Hans Fleischhacker en juin 1943. Le jeune homme de 20 ans est déporté le 30 juillet 1943 au camp de Natzweiler-Struthof avec 85 autres juifs. Il est tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

       

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    • Günther Benjamin

      Né le 20 décembre 1919 à Berlin, il est le fils de Fritz Benjamin (né le 11 juin 1891 à Breslau, déporté le 1 mars 1943 à Auschwitz où il mourut) et Gertrud, née Finn (née le 23 janvier 1894 à Berlin, également déportée le 1 mars 1943 à Auschwitz où elle mourut). Il est marié à Margot (née le 29 décembre 1920 à Berlin). Il est forcé de travailler en tant qu´ingénieur mécanique dans l´entreprise Stiller pour un salaire de 35 Reichsmark par semaine. Auparavant, il vit à Kreuzberg dans la rue Katzbachstraße 26 puis il habite chez sa belle-mère à Berlin, Prenzlauer Berg, Winsstraße 18.

       

      Il est déporté le 2 mars 1943 avec le 32ème convoi de Berlin vers Auschwitz. Environ 1500 femmes, hommes et enfants juifs arrivent le 3 mars 1943. Après la sélection 535 hommes et 145 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers, dont Günther, matricule 105257. Les 820 personnes restantes sont probablement directement tuées dans les chambres à gaz. Günther est ensuite déporté le 30 juillet 1943 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof où il est tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Allegre Beracha

      Née en 1922 à Thessalonique en Grèce. Elle est déportée à Auschwitz après sa détention par la Gestapo dans le ghetto de Baron Hirsch à Thessalonique. Le 17 avril 1943, environ 3000 femmes, hommes et enfants juifs arrivent là-bas. Après la sélection 467 hommes et 262 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers, dont Allegre. Les 2271 personnes restantes sont probablement directement tuées dans les chambres à gaz. Allegre est ensuite déportée le 30 juillet 1943 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof où elle est tuée le 11 ou le 13 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Kalman Bezsmiertny

      Sa date et son lieu de naissance en Pologne n’ont pas pu être déterminés. Son dernier lieu de résidence avant sa déportation à Auschwitz est le ghetto de Białystok (Pologne). Le 7 février 1943 il arrive à Auschwitz, en même temps que 2000 personnes, hommes, femmes et enfants, de religion juive. Après le processus de sélection, 123 hommes sont envoyés en tant que prisonniers dans des camps, dont Kalman, matricule 100614. Le reste des 1827 personnes est immédiatement assassiné dans les chambres à gaz. Bezsmiertny sera déporté le 30 juillet 1943 jusqu’au camp de Natzweiler-Struthof, où il y sera gazé le 16 ou le 18 août de la même année.

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    • Samuel Bluosilio

      Samuel est probablement né à Thessalonique en Grèce. Sa date de naissance n’est pas connue. Après son arrestation par le Gestapo et sa détention dans le ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, il est déporté à Auschwitz le 22 avril 1943, en compagnie de 2800 femmes, hommes et enfants juifs. Après une sélection, 255 hommes et 413 femmes sont envoyés au camp, les autres détenus sont tués (2132 personnes) immédiatement dans la chambre à gaz. Samuel Bluosilio est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Il y meurt le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Harri Samuel Bober

      Né le 29 juin 1922 à Berlin. Fils de Alfred Bober (né le 28 février 1891 à Glogau) et Clara Bober, née le 9 janvier 1888 à Ostrow/Posen. En 1939, la famille Bober habite à Berlin, 80 rue Choriner à Prenzlauer Berg. Le 12 mars 1943, Harri Samuel Bober est déporté avec ses deux parents de Berlin à Auschwitz par le 36ème convoi. Le 13 mai 1943, avec ce convoi, 344 hommes et 620 femmes et enfants arrivent, tous juifs. Après la sélection, 218 hommes et 147 femmes sont envoyés en tant que prisonniers dans le camp, les 599 restants sont directement envoyés dans la chambre à gaz. Matricule 107881, Bober est emmené le 14 avril 1943 à cause de son affaiblissement, à l´hôpital du camp principal d’Auschwitz. Il est déporté au camp de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Il est tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Sara Bomberg née Birentzvaig

      Née le 16 juillet 1904 à Varsovie. Elle épouse Moishe Bomberg, lui aussi originaire de Varsovie. Ils ont eu deux enfants, qui ont survécu à la Shoa: Aleram Hil (né en 1932) et Hadasa (né en 1935). Dès le 31 octobre 1942, Moishe Bomberg est déporté à Auschwitz. Quant à Sara Bomberg, elle est détenue le 10 avril 1943 à Mechelen puis déportée à Auschwitz le 19 avril 1943. Le 22 avril 1943, arrivent, avec le 20ème convoi, 507 hommes, 631 femmes, 121 garçons et 141 filles, tous juifs. Après la sélection, 276 hommes et 245 femmes sont envoyés en tant que prisonniers dans le camp, les 879 restants sont directement envoyés dans la chambre à gaz.

       

      Sara Bomberg arrive d’abord dans le bloc 10. C´est un lieu d´expériences médicales. Elle est sélectionnée par deux anatomistes SS en juin 1943 dans le but de créer, avec d’autres femmes juives, une collection d’exposition sur la sociologie des races à l’université de Strasbourg. Le 30 juillet 1943, elle est déportée au camp de Natzweiler-Struthof, où elle meurt le 11 ou 13 août 1943 dans la chambre à gaz.

       

      Pour les informations complémentaires à la biographie, je remercie Hadassa Pastel, fille de Sara Bomberg.

    • Sara Bomberg
      Sara Bomberg

       

      Bomberg Hadassa
      Le 15 septembre 2005, trois mois avant l´inauguration de la nouvelle stèle, Hadasse Pastel se recueille sur la tombe de sa mère au cimetière juif de Strasboourg- Cronenbourg

       

      Inschrift Grabstein
      Le 15 septembre 2005, la stèle n´est pas encore dévoilée mais on peut déjà y lire le nom de Sara Bomberg.
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      Sophie Boroschek

      Aînée de trois filles, Sophie Boroschek naît le 29 janvier 1910 à Moschin (aujourd'hui : Mrocza/Pologne). La petite ville, 20 kilomètres au sud de Poznań, avait une communauté juive d‘environ 110 membres, peu avant la Première Guerre mondiale. Ils représentaient environ cinq pour cent des habitants. Les parents de Sophie étaient le distillateur Abraham Boroschek (né le 22 juin 1882 à Jaratschewo) et Lieschen née Hopp (né le 10 mai 1886 à Moschin). Ses deux soeurs étaient Hildegard (née le 4 février 1912 à Moschin) et Else (née le 10 février 1914 à Schrimm, aujourd'hui Srem/Pologne).

       

      Toute la famille est tuée par les nazis pendant l´Holocauste. Peu après la première guerre mondiale, la famille déménage à Berlin. Puis Hildegard déménage à Stettin mais la date n’est pas connue. Elle se marie le 13 juillet 1940 à Paderborn avec Lothar Leske. Le 13 décembre 1940 le jeune couple emménage dans un appartement de la famille Boroscheks dans la Brunnenstrasse 16 à Berlin. Hildegard et Lothar Leske sont déportés le 19 février 1943 à Auschwitz et y meurent. Else Boroschek épouse Rudi Herzko et ils ont vécu à Cassel.

       

      En 1935, Sophie Boroschek déménage de la Wilhelm-Stolz-Straße 35 dans l'appartement berlinois de ses parents, qui habitèrent alors dans le quartier de Wedding (Bellermannstraße 1). Le 14 mai 1936, elle déménage à Großsalz (district de Kalbe), et de là-bas, à Bad Salzelmen, Lindenstraße 18, date inconnue. Du 28 mai 1937 au 14 juin 1937, elle est de nouveau recensée comme vivant près de ses parents à Wedding. Elle vit à Wyk sur l’île de Föhr jusqu'au 29 juillet 1937, puis de nouveau avec ses parents. À partir du 1er mai 1939, elle vit à Berlin-Pankow, Berlinersraße 127, dans le manoir du célèbre cigarettier Josef Garbáty-Rosenthal, qui n´a plus eu la force d´émigrer ; il meurt le 29 juin 1939. Sophie Boroschek a probablement été son infirmière. À partir du 1er septembre 1942, elle travaille comme infirmière à l'hôpital juif et habite Brunnenstraße 16 avec ses parents, déportés à Auschwitz le 12 mars.

       

      Le 17 mai 1943, Sophie Boroschek est également déportée de Berlin à Auschwitz avec le 38ème convoi de l´est. Le 19 mai 1943, environ 1 000 femmes, hommes et enfants juifs arrivent avec ce convoi à Auschwitz. Après la sélection, 80 hommes et 115 femmes, y compris Sophie Boroschek, sont envoyés au camp en tant que prisonniers, les 805 personnes restantes sont immédiatement tuées dans une chambre à gaz. Sophie Boroschek est l'une des femmes qui sont envoyées au Bloc 10. Le numéro 45177 est tatoué sur l'avant-bras gauche. Le 30 juillet 1943, elle est déportée au camp de concentration de Natzweiler-Struthof.

       

      Elle est assassinée dans la chambre à gaz le 11 ou le 13 août 1943, parce que les scientifiques des SS avaient l'intention de monter une exposition anatomique à partir des corps des Juifs.

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      Sophie Boroschek
      Stolperstein à Berlin,
      Brunnenstraße 16
    • Nisin Buchar

      Probablement né à Thessalonique (Grèce), sa date de naissance est inconnue. Après sa détention par la Gestapo dans le Ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, il est déporté à Auschwitz. Le 13 avril 1943, environ 2800 femmes, hommes et enfants juifs arrivent par le même convoi. Après la sélection, 500 hommes et 364 femmes sont envoyés en tant que détenus au camp (dont Nisin Buchar, qui s‘est fait tatouer par les SS le numéro 115218 sur l‘avant-bras gauche). Les 1936 personnes restantes sont directement tuées dans les chambres à gaz.

       

      Après la sélection faite par les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, Nisin Buchar est déporté avec 85 autres juifs et juives au camp de concentration de Natzweiler Struthof le 30 juillet 1943 et est tué dans la chambre à gaz entre le 16 ou le 18 août 1943.

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  • C

    Rebeca Cambeli · Sarica Cambeli · Elei Cohen · Juli Cohen · Hugo Cohn

    • Rebeca Cambeli

      Née en 1912 à Thessalonique en Grèce. Après avoir été arrêtée par la Gestapo dans le Ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, elle est déportée le 22 avril 1943 à Auschwitz avec un convoi de 2800 juifs, hommes, femmes et enfants. Après la sélection, 255 hommes et 413 femmes sont envoyés comme détenus dans le camp ; les 2132 personnes restantes sont directement tuées dans une chambre à gaz. Le 30 juillet 1943, Rebecca est envoyée au camp de concentration de Struthof - Natzweiler. Elle est tuée dans la chambre à gaz, le 11 ou le 13 aôut 1943.

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    • Sarica Cambeli

      Née le 2 novembre 1923 à Thessalonique (Grèce). Après avoir été internée par la Gestapo dans le Ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, elle est déportée à Auschwitz. Le 18 avril 1943, 2501 femmes, hommes et enfants juifs arrivent avec son convoi. A l´arrivée, 360 hommes et 245 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers, les 1896 autres personnes sont immédiatement conduites dans la chambre à gaz et sont tuées. Après une sélection des anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, le jeune homme de 19 ans est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Il y est assassiné, avec 85 autres juifs, dans la chambre à gaz.

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    • Elei Cohen

      Elei Cohen est né le 15 mars 1907 à Thessalonique (Grèce). Après avoir été interné par la Gestapo dans le Ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, il est déporté à Auschwitz. Le 18 avril 1943, 2501 femmes, hommes et enfants juifs arrivent avec son convoi. A l´arrivée du convoi, 360 hommes et 245 femmes sont emprisonnés au camp, dont Elei Cohen. Le numéro SS 116456 lui est tatoué sur l'avant-bras gauche. Les 1896 personnes restantes sont immédiatement conduites dans la chambre à gaz et tuées. Elei Cohen est temporairement actif dans le comité de travail. Après une sélection par les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, Elei, âgé de 36 ans, est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Il y meurt dans la chambre à gaz le 16 ou le 18 août 1943.

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    • Juli Cohen

      Née en 1927 à Thessalonique, en Grèce. Elle est placée par la Gestapo dans le ghetto du Baron Hirsch de Thessalonique puis est déportée le 15 mars 1943 en train à Auschwitz. Le convoi arrive le 20 mars 1943 et transporte 2800 femmes, hommes et enfants juifs. A l´arrivée, 417 hommes et 192 femmes sont envoyés comme prisonniers dans le camp.

       

      C´est le cas de Juli Cohen, à qui les soldats SS tatouent le matricule 38774 sur l´avant-bras gauche. Les 2191 autres personnes sont envoyées directement dans les chambres à gaz pour y être exécutées.

       

      La jeune fille de 16 ans est sélectionnée par les anatomistes nazis Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943. Elle est déportée le 30 juillet 1943 avec 85 autres juifs au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Elle est tuée le 11 ou le 13 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Hugo Cohn

      Il est né le 16 janvier 1985 à Berlin en tant que fils de Henriette Cohn née Bragenheim (née le 14 mars 1854 à Schwirtwind, dans l’est de la Prusse), décédée le 8 octobre 1939 à Wilmersdorf). Cohn est commerçant et a deux enfants : Ilse Cohn est née le 4 mai 1923, elle est scolarisée en 1929, elle fréquente à partir du 1er octobre 1934 l’école Helene Lange, en 1939 elle émigre en Grande-Bretagne. Günther Cohn est né le 5 octobre 1927 à Berlin, il est scolarisé en 1934, il obtient son diplôme de fin de scolarité le 31 mars 1942. Nous ne disposons pas d’informations supplémentaires sur leur vie.

       

      Hugo Cohn devient travailleur forcé chez la firme Kurt Hein. Sa dernière adresse est à Berlin, dans le quartier du Prenzlauer Berg, 36 rue Pasteur. Il est déporté le 3 mars de Berlin à Ausschwitz avec le trente-troisième convoi à l’est. Ce convoi arrive le 4 mars 1943 et comporte 632 hommes juifs et 1118 femmes et filles juifs. Après une sélection, 517 hommes et 200 femmes sont envoyés comme détenus dans les camps, les 1033 personnes restantes sont tuées immédiatement dans la chambre à gaz.

       

      Le 30 juillet 1943, Hugo Cohn est déporté au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Il est tué le 17 ou 19 août 1943 dans la chambre à gaz. Après une sélection des anatomistes SS, Bruno Beger et Hans Fleischhacker, Hugo Haarzopf est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof avec 85 autres hommes et femmes juifs. Il y meurt dans la chambre à gaz le 18 août 1943, juste avant son 47ème anniversaire.

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  • D

    Günter Dannenberg · Sabi Dekalo · Kurt Driesen

    • Günter Dannenberg

      Né le 8 octobre 1922 à Berlin. Il habite à Berlin-Friedrichshain, Brendickestraße 17. Le 19 avril 1943 il est déporté avec le 37ème convoi vers l'est, de Berlin à Auschwitz. Le 20 avril 1943 ce convoi y amène 1000 femmes, hommes et enfants juifs. 299 hommes et 158 femmes sont déportés au camp, parmi eux Günther Dannenberg à qui les soldats SS tatouent sur le bras gauche le numéro 117045. Les autres 543 personnes sont tout de suite envoyées dans la chambre à gaz et sont tuées. Le 10 mai 1943, Dannenberg est transféré au service du SS-commandant Caesar pour l'administration agricole. Après une sélection en juin 1943 par les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker, à l'âge de 20 ans, il est déporté le 30 juillet 1943 avec 85 autres juifs et juives au camp de Natzweiler- Struthof et est assassiné le 16 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Sabi Dekalo

      Sabi Dekalo est né en 1923 à Thessalonique en Grèce. Il est déporté à Auschwitz après avoir été détenu par la Gestapo dans le ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique. Environ 3000 hommes femmes et enfants juifs sont dans le même convoi qui arrive le 17 avril 1943. A l´arrivée, 467 hommes et 262 femmes sont envoyés au camp en tant que détenus, dont Sabi Dekalo. Les nazis lui tatouent sur l’avant-bras gauche le numéro 115983. Les présumées 2271 personnes restantes sont directement exécutées dans la chambre à gaz. Il est osculté le 8 juin 1943 à l’infirmerie des détenus Buna pour arythmie dans le camp de base d´Auschwitz. Après une sélection des anatomistes nazis Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, le jeune homme de 18 ans est déporté avec 85 autres juifs et juives au camp de concentration Natzweiler-Struthof le 30 juin 1943. Il est exécuté le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Kurt Driesen

      Il est né le 27 mars 1914 à Berlin. Ses parents sont Max Driesen, représentant commercial et Marie Schafranik, née à Vienne. Tous deux se marient en 1909 pour divorcer en 1934. Ils ont quatre enfants: Kurt, Manfred (né en 1912), Sylvia (née en 1912) et Ismar (né en 1913).

       

      Jusqu´en 1938, les enfants et leur mère vivent dans la Kaiser-Wilhelm-Strasse 32, à Berlin puis ils doivent emménager avec d´autres femmes et hommes juifs dans un logement collectif à Schöneberg. Marie a sans doute été assassinée dans le ghetto de Riga en 1942. Peu avant le début de la guerre, Sylvia, la fille, a pu rejoindre l´Angleterre tandis que le benjamin, Ismar, a pu fuir pour Shangai pour rejoindre par la suie les Etats-Unis.

       

      Kurt Driesen épouse Elsa Alster, née elle aussi en 1914. Ils ont tellement peu d´argent qu´ils n´ont pas les moyens de se payer des meubles pour leur logement. Les meubles de leur appartement sont mis à leur disposition contre location par la communauté juive. Kurt Driesen travaille dans un premier temps comme travailleur forcé pour l´usine Fromms Gummi. Le 1er mars 1943 il est arrêté et emprisonné. Le même jour, son épouse est déportée à Auschwitz (elle y décèdera), il la suit deux jours plus tard. Le 4 mars 1943 arrivent avec son convoi 632 hommes juifs, 1118 femmes juives. A l´arrivée du convoi, 517 hommes et 200 femmes sont envoyés comme prisonniers dans le camp. C´est le cas de Kurt Driesen à qui les soldats SS tatouent le matricule 105757 sur l´avant-bras gauche. Les 1033 personnes restantes sont envoyées directement dans les chambres à gaz pour y être exécutées.

       

      Le 27 avril 1943, Driesen doit être opéré au Block 21 du camp. Ce block sert d´hôpital pour les prisonniers. Le 25 mai 1943, un huissier berlinois lui impose une amende de 317 Reichmark pour abandon de logement. Deux semaines plus tard, il est sélectionné par Bruno Berger et Hans Fleischhacker et il est déporté le 30 juillet 1943 avec 85 autres juifs et juives pour le camp de concentration de Natzweiler – Struthof. Le jeune homme, âgé de 29 ans, est assassiné le 16 ou le 18 août dans la chambre à gaz.

       

      Pour les informations complémentaires à la biographie, je remercie Erika A. Kates, nièce de Kurt Driesen

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      Driesen Kurt
      Kurt Driesen avec sa femme Elsa.
      Collection Erika A. Kates
  • E

    Aron Esformes · Aron Eskaloni · Ester Eskenazi

    • Aron Esformes

      Probablement né à Thessalonique en Grèce. Sa date de naissance n‘est pas connue. D‘après le protocole de son autopsie, il a 30 ans lors de son décès. Fin avril 1943, il est déporté à Auschwitz après sa détention par la Gestapo dans le ghetto de Baron Hirsch à Thessalonique. Le 4 mai 1943, environ 2930 femmes, hommes et enfants juifs arrivent là-bas. Après la sélection, 220 hommes et 318 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers, dont Aron à qui on attribue le matricule 119858. Les 2392 personnes restantes sont directement tuées dans les chambres à gaz. Aron est ensuite déporté le 30 juillet 1943 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof où il est tué le 16 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Aron Eskaloni

      Probablement né à Thessalonique en Grèce. La date de naissance n‘est pas connue. Fin avril 1943 il est déporté à Auschwitz après sa détention par la Gestapo dans le ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique. Le 4 mai 1943, environ 2930 femmes, hommes et enfants juifs arrivent là-bas. Après la sélection 220 hommes et 318 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers, dont Aron à qui on attribue le matricule 119853. Les 2392 personnes restantes sont directement tuées dans les chambres à gaz. Il est ensuite déporté le 30 juillet 1943 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof où il est tué 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Ester Eskenazi

      Née à Thessalonique en Grèce. Elle est la fille de Moshe Eskenazi et Doudone Ventura, tous deux morts quand les déportations commencèrent. C‘est pourquoi elle vivait chez sa grand-mère dans le quartier de Baron Hirsch proche de la gare. Son père était travailleur ferroviaire. Elle avait deux frères, Samuel et Gabriel. Samuel a été fusillé par les nazis durant la déportation car il n‘avait pas respecté un ordre. Gabriel a survécu aux camps, il émigra aux Etats-Unis où il mourut en 2005. Après son arrestation par la Gestapo, elle fut déportée le 15 mars 1943 à Auschwitz. Après la sélection 417 hommes et 192 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers, dont Ester à qui on attribue le matricule 38801. Les 2192 personnes restantes sont directement tuées dans les chambres à gaz. Elster est ensuite déportée le 30 juillet 1943 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof où elle fut tuée le 11 ou le 13 août 1943 dans la chambre à gaz.

       

      Ergänzende biographische Angaben durch Rachel Eskenazi (New York), Nichte von Esther Eskenazi und Tochter von Gabriel Eskenazi, hinzugefügt im Februar 2005.

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  • F

    Maurice (Moshe) Francès · Abraham Franco · Heinz Frischler

    • Maurice (Moshe) Francès

      Maurice est née vers 1908 à Thessalonique (Grèce) sous le nom de Mosche David. Il est le fils de l’agent immobilier David Francès et de Esther Tazartes. Ses parents ont six enfants : Buèna, Emma, Rebecca, Mathilde, Maurice et Rachel. Au début des années 1930 de nombreux membres de la famille quittent Thessalonique. En 1932, le grand-père Rabbi Mosche David et sa femme Benuta émigrent à Jérusalem. Buèna et Rebecca arrivent vers 1930 en Belgique en passant par les Pays-Bas. Environ cinq ans plus tard, les jumeaux Moshe (qui s’appelle maintenant Maurice) et Rachel arrivent à Bruxelles avec un visa de touriste. Ils ont l’espoir d’y trouver du travail. En raison de la situation économique, un permis de séjour ne leur est pas attribué et ils doivent retourner en Grèce après l’expiration de leur visa.

       

      Après le début de la déportation allemande des juifs grecs de Thessalonique, Maurice Francès est interné pour un court séjour dans le ghetto du Baron Hirsch. Fin avril 1943, la Gestapo déporte Maurice Francès, sa soeur jumelle Rachel et ses parents. Ils arrivent le 4 mai 1943 avec le 14ème convoi à Auschwitz avec 2930 femmes, hommes et enfants juifs. Après une sélection, 220 hommes et 318 femmes sont envoyés comme détenus dans le camp, dont Maurice à qui on attribue le matricule 38801. Les 2932 personnes restantes sont tuées immédiatement dans la chambre à gaz. Le 30 juillet 1943, Maurice Francès est déporté au camp de Natzweiler-Struthof. Il est tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

       

      Annotation de l’auteur: Remerciements à Elie-Guy Francès, un neveu de Maurice Francès, de Bruxelles, pour ces informations biographiques.

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      FRANCESE_1
      Maurice Francès
    • Abraham Franco

      Il est probablement né à Thessalonique (Grèce), sa date de naissance est inconnue. Après avoir été arrêté par la Gestapo dans le ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, il est déporté le 15 mars 1943 avec le premier convoi au camp de concentration d'Auschwitz. Le 20 mars 1943, environ 2800 femmes, hommes et enfants juifs arrivent avec ce convoi. Après la sélection, 417 hommes et 192 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers, on suppose que les 2191 autres personnes sont envoyées immédiatement à la chambre à gaz. Le 30 juillet 1943 Abraham est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Là-bas, le 16 ou le 18 août 1943 il est tué dans une chambre à gaz.

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    • Heinz Frischler

      Né le 18 avril 1917 à Breslau (aujourd´hui, Wrocław / Pologne). C´est le fils aîné du représentant commercial Leo Frischler et de son épouse Paula née Cohn. Il a deux frères Erich (né le 8 août 1919) et Werner (né le 10 avril 1925). Les deux aînés entretiennent une relation très forte. Influencés par l´engagement politique de leur père socio-démocrate, ils participent activement à la Reichsbanner Schwarz-Rot-Gold, organisation para-militaire et militante censée préserver la République de Weimar. Par ailleurs, ils sont membres de l´organisation sioniste Makkabi Hazair et de l´association sportive juive Bar Kochba.

       

      Leur père décède jeune. Pour subvenir aux besoins de la famille, leur mère va ouvrir une cantine casher pour les étudiants du séminaire de théologie juive qui se trouve dans son voisinage. Après l´arrivée au pouvoir des nazis, cette activité ne suffit plus pour couvrir les dépenses courantes. Un oncle va soutenir financièrement la famille. Il s´agit Julius Frischler, fabriquant d´imperméables et qui après le décès de Leo Frischler est désigné comme tuteur légal des trois garçons.

       

      Le lendemain de la nuit du Pogrom du 9 novembre 1938, Heinz et Erich Frischler sont arrêtés par la Gestapo et internés au camp de concentration de Buchenwald. Tous deux sont assignés à la carrière. Début janvier 1939, ils sont libérés mais seulement à la condition de devoir émigrer. Mi-mai 1939, dans cette perspective, ils entament une formation en agriculture à la coopérative juive Hachschara de Gut Winkel non loin de Spreenhagen. L´idée est de former les garçons pour les préparer à leur future émigration en Palestine.

       

      A l´automne 1940 Heinz et Erich Frischler ont l´occasion de rejoindre un petit groupe de Chaluzim afin d´émigrer illégalement pour la Palestine. Heinz renonce à ce projet. A Gut Winkel, il a fait la connaissance de Ruth Scheidel, de 4 ans sa cadette et ils se sont mariés. Ruth vient de commencer son apprentissage et partir l´aurait obligée à laisser sa place. Erich (plus tard nommé Menachem) Frischler, lui, accepte de partir et ce choix lui permet de survivre à la Shoah. Il est décédé le 9 novembre 2001 à Rechavot.

       

      En juin 1941, les Nazis s´emparent de Gut Winkel. Ses habitants sont envoyés comme travailleurs forcés à Gut Neuendorf. Le couple Frischler se trouve alors à Breslau où Heinz travaille dans une tuilerie puis dans un entrepôt de papier recyclé. Le 1er avril 1941, ils ont été contraints de quitter leur maison pour emménager dans un logement très petit. Ruth est en fin de grossesse et ce déménagement l´éprouve beaucoup. Le 8 mai 1941, Denny Eli vient au monde. Le lendemain, Heinz écrit dans une lettre adressée à un ami de Berlin : «tu ne peux pas imaginer combien nous sommes heureux.»

       

      Le 5 mars 1943, la jeune famille est déportée de Breslau au camp de concentration d´Auschwitz. Le 6 mars, avec leur convoi, 1405 femmes, hommes et enfants juifs arrivent au camp. A l´arrivée du convoi, 406 hommes et 190 femmes sont envoyés comme prisonniers au camp. C´est le cas de Heinz Frischler à qui les soldats SS tatouent le matricule 106894 sur l´avant-bras gauche. Les 809 autres personnes – dont son épouse Ruth et son fils à peine âgé de deux ans – sont envoyées directement dans les chambres à gaz pour y être assassinées. Le frère d´Heinz, Werner, est lui aussi déporté à Auschwitz par ce convoi. Il porte le matricule 106895 et a survitdans un premier temps à l´horreur du camp. Lors de la Marche de la mort, il parvient à rejoindre le camp de concentration de Buchenwald. Mais il décède peu de temps après la libération du camp, le 14 mai 1945.

       

      Heinz décède avant son frère. En juin 1943, il est sélectionné par les anatomistes nazis Bruno Beger et Hans Fleischhacker. Le jeune homme âgé de 23 ans est déporté avec 85 autres juifs le 30 juillet 1943 pour le camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Il y est assassiné le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

       

      Cette biographie a pu être complétée grâce à Nurit Ronen, une nièce de Heinz Frischler mais aussi grâce à un entretien que son père Menachem Frischler m´a accordée en 1997.

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      Heinz Frischler
      Heinz Frischler

       

      Frischler mit Frau und Bruder
      Heinz Frischler (à droite) pose avec son épouse Ruth et son frère Erich en 1939 sur le domaine Winkel.

       

      Frischler mit Brüdern
      Heinz Frischler (à gauche) avec ses frères Werner (au centre) et Erich. Photos: collection de la famille Frischler
      Photos: collection de la famille Frischler
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  • G

    Benjamin Geger · Fajsch Gichman · Brandel Grub

    • Benjamin Geger

      Sa date de naissance ainsi que son lieu de naissance en Pologne n’ont pas pu être établis. D’après le protocole d’autopsie, à sa mort, il a environ 30 ans. Son dernier domicile avant d’être déporté est le ghetto de Pružany en Pologne. Il est emmené avec d’autres habitants du ghetto à Oranczyce en Pologne puis déporté au camp de concentration d’Auschwitz. 2834 juifs, dont 230 enfants âgés de moins de 4 ans et 520 enfants entre 4 et 10 ans, arrivent avec le même convoi le 31 janvier 1943. A l´arrivée, 313 hommes et 180 femmes sont envoyés au camp en tant que détenus, dont Benjamin Geger. Les soldats nazis lui tatouent le numéro 98868 sur l’avant-bras gauche. Les 2341 personnes restantes, dont 750 enfants, sont directement envoyées et exécutées dans la chambre à gaz.

       

      Geger est opéré d’un ulcère le 13 avril 1943 dans le bloc 21 de l’infirmerie des détenus. Après une sélection des anatomistes nazis Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, Benjamin Geger, ainsi que 85 autres juifs et juives, est déporté au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Il y est exécuté le 16 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Fajsch Gichman

      La date et le lieu de naissance en Pologne demeurent inconnus. Le compte-rendu d’autopsie laisse penser qu’il était âgé de 40 ans environ au moment de sa mort. Avant sa déportation, il aurait vécu dans le ghetto de Volkovysk ou celui de Pružany. Il aurait été transféré avec d’autres habitants du ghetto vers Oranczyce et il est déporté le 29 janvier 1943 au camp d’Auschwitz. Le convoi arrive le 30 janvier 1943 et transporte 2612 adultes juifs ainsi que 518 enfants de moins de 10 ans. 327 hommes et 275 femmes sont envoyés au camp comme prisonniers - c’est le cas de Fajsch Gichman, à qui les SS tatouent le matricule 97928 sur l’avant-bras gauche. Les 2010 autres personnes dont les 518 enfants sont menées directement dans la chambre à gaz et tuées.

       

      Le 30 juillet 1943, Fajsch Gichman est déporté au camp de Natzweiler-Struthof avec 85 autres juifs, après avoir été sélectionné par les anatomistes nazis Bruno Beger et Hans Fleischhacker. Il est tué dans la chambre à gaz le 16 août 1943.

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    • Brandel Grub née Rozen

      Brandel Grub née Rozen le 29 septembre 1922 à Düsseldorf (inscrite sous le nom de famille Rosen dans le registre de naissance et sur la liste de déportation sous le nom de naissance Kempner ; ses parents n’étaient pourtant pas encore mariés à cette époque) en tant fille de Maria Kempner. Sa mère vit à Liège alors que Brandel est déclarée à Düsseldorf. Il n’y a pas de date de désinscription sur la fiche de signalement mais d’après les documents belges, Brandel Grub arrive en Belgique en 1942.

       

      En fait, elle fréquente déjà l’école de métiers de Bruxelles dans les années 30 où elle apprend le métier de couturière. Elle se marie le 31 octobre 1940 à Grivigné avec le fabriquant de cravattes Abram Josek Grub (né le 18 juin 1911 à Drobin, émigré de Pologne en Belgique en 1929). Au lieu d’exercer son métier, elle travailla sous la contrainte à la fabrique publique d’armes de Herstal à partir du 16 juillet 1942. Deux semaines plus tard, son mari et une douzaine de juifs de la région reçoivent une convocation au bureau de placement de Liège qui les envoie dans un camp de travail forcé organisé par Todt. Lorsque tous les étrangers juifs sont déportés emmenés fin octobre 1942, son beau-père Moszek Kempner et son beau-frère Alter Jacob Rozen comptent parmi les hommes courageux qui réussissent à sauter du convoi pour leur déportation à Auschwitz, juste avant la frontière allemande. Ils réussissent ensuite à rejoindre Liège et à passer inapercus dans les environs.

       

      Malheureusement, la chance ne dure pas. On découvre Brandel Grub dans sa cachette lors d’une razzia à la mi-avril 1943 accompagnée de son mari, de sa mère et de son oncle, le photographe Alter Jacob Rozen. Sur le chemin vers le camp de regroupement à Malines, elle réussit à faire passer un message à son père pour l’informer de sa situation. Le 19 avril 1943, le vingtième convoi de Malines vers Auschwitz, dans lequel les quatres de la famille sont déportés, est pris d’assaut par des troupes de la résistance. À nouveau l’époux de Brandel fait partie de ceux qui réussissent à s’enfuir du train. Mais cette fois, il est directement saisi et envoyé à Auschwitz avec le prochain mais aussi dernier transport depuis Malines le 31 juilllet 1943. Le 22 avril 1943, 507 hommes, 121 garçons, 631 femmes et 141 filles tous juifs arrivent à Auschwitz. 276 hommes et 245 femmes sont envoyés dans le camp en tant que détenus tandis que les 879 personnes restantes sont envoyées à la chambre à gaz et y sont exécutés.

       

      Après une sélection des anatomistes nazis Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, Brandel Grub ainsi que 85 juifs et juives sont emmenés au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Elle y est exécutée le 11 août 1943 dans la chambre à gaz, le même jour que sa mère (la date exacte de sa mort et de celle de sa mère a pu être déterminée grâce au renseignement et aux souvenirs de Fritz Lettows).

       

      Je remercie Dr. Thierry Rozenblum de Rome pour les informations complémentaires à la biographie.

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      Brandel Grub
      Brandel Grub
  • H

    Hugo Haarzopf · Charles Hassan · Alfred Hayum · Rudolf Herrmann · Jacob Herschfeld

    • Hugo Haarzopf

      Né le 20 août 1896 à Grat - autrefois la province de Posen qui depuis 1920 se nomme la Pologne. Le père d’Hugo, Louis Haarzkopf, meurt vers la fin de la première guerre mondiale à Gratz. La veuve s´installe avec ses deux adolescents à Berlin.

       

      Pendant la première guerre mondiale, Hugo Haarzkopf est soldat et, pendant un combat, est blessé au visage. Après la guerre, il possède une entreprise d’importation de tissus de Hollande avec un associé et travaille comme vendeur de tissus. En 1930 ou 1931, il épouse Paula Jacob, née à l’ouest de la Prusse, à Graudenz. La jeune fille, qui n’a que 11 ans, devait être très belle. Anneliese Klawonn, la nièce de Haarzopf dit même : “À l’époque, on trouvait qu’elle était bien trop belle pour lui et on se disait qu’elle l’avait sûrement épousé pour sa bonne situation.” Le 28 mars 1933 la fille de Haarzopf, Eva, naît.

       

      Anneliese Klawonn: “Je me rappelle encore, lorsqu’elle m’attendait devant la maison avec une robe blanche et l’étoile juive cousue dessus." Pendant l´époque nazie, les représailles contre les juifs prennent de l´ampleur. Malgré ces conflits, Hugo Haarzopf réussit à garder son entreprise jusqu’en 1938. Ensuite, il achète des machines à broder et ouvre un magazin de robes de chambre avec ses deux soeurs, Julie et Paula, sa mère, et sa femme dans son grand appartement.

       

      Martha Joachimsthal, la plus jeune soeur de Hugo Haarzopf émigre avec son époux en Argentine, en passant par Paris et l’Uruguay. Convaincu que rien ne peut lui arriver en tant que vétéran de la première guerre mondiale, Hugo retarde le moment de son départ. Malheureusement, ensuite, ce n’est plus possible. Son autre soeur, Julie Lehmann, mariée à un protestant, commet deux tentatives de suicides liées à l’évolution de la situation politique. Elle décède le 29 janvier 1941. Peu de temps après, Hugo Haarzopf devient travailleur forcé chez Siemens. Au début de l’été 1942, la Gestapo emprisonne sa soeur Paula et sa mère dans le camp de la Großen Hamburger Straße. Sa mère, Ulrike Haarzopf née Himmelweit est déportée le 27 août 1942 au camp de Theresienstadt. Elle y décède le 2 octobre 1942. Le 13 septembre 1942, Paula est déportée au camp de Majdanek, oú elle est assassinée.

       

      Le 16 février 1943, Hugo, sa femme et leur fille sont arrêtés par la Gestapo, en même temps que Heinz Galinski (le futur secrétaire général du Conseil des juifs d’Allemagne) et son épouse Gisela, qui vivent dans le même quartier. Le 26 février, la famille Haarzopf est déportée avec plus de 900 juifs berlinois à Auschwitz. L’épouse de Hugo et la petite fille sont tuées directement dans la chambre à gaz. Les soldats SS font tatouer le matricule 104423 sur l’avant-bras gauche d’Hugo. Et il est envoyé au camp extérieur de Auschwitz-Monowitz. Il est travailleur forcé pour les usines Buna. Il est transféré à l’hôpital du camp central pour un abcès au pied gauche.

       

      Après une sélection des anatomistes de la SS, Bruno Beger et Hans Fleischhacker, Hugo Haarzopf est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof avec 86 autres hommes et femmes juifs. Il y meurt dans une chambre à gaz le 16 ou le 18 août 1943, juste avant son 47ème anniversaire.

       

      Je remercie Anneliese Klawonn (nièce) et Robert Lehmann (neveu) pour les informations complémentaires à la biographie.

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      Hugo Haarzopf
      Hugo Haarzopf

       

      Hugo Haarzopf
      Stolperstein á Berlin,
      Schönhauser Allee 41
    • Charles Hassan

      Probablement né à Thessalonique en Grèce. Sa date de naissance n‘est pas connue. Après sa détention par la Gestapo dans le ghetto de Baron Hirsch à Thessalonique, il est déporté à Auschwitz fin avril 1943. Le 4 mai 1943, environ 2930 femmes, hommes et enfants juifs arrivent là-bas. Après la sélection 220 hommes et 318 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers. Les 2392 personnes restantes sont directement tuées dans les chambres à gaz. Il est ensuite déporté le 30 juillet 1943 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof où il est tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Alfred Hayum

      Fils de Ellas et Amalia Halyum, il est né le 22 octobre 1903 à Kirf près de Trèves. Troisième enfant de la famille, Alfred avait cinq autres frère et sœurs : Johanna ( née le 8 février 1901), Jakob (4 mars 1902), Siegfried ( 12 mai 1905), Erna ( 18 janvier 1907), Walter (9 juin 1909) et Max (10 septembre1911). Il était marchand de bestiaux.

       

      Suite à la nuit de Pogrom à Kirf, Alfred quitte la maison familiale et s’installe à Sarrebourg. S’ensuit plusieurs déménagements : le 13 mars 1939, il déménage à Trèves, puis à Oberbettingen le 6 juillet 1939 et retourne le 25 juillet 1939 à Trèves. Il y vit avec sa mère et ses frères Jakob et Siegfried.

       

      Le 1 mars 1943, un convoi de 1500 femmes, hommes et enfants juifs originaires de Stuttgart, Essen, Düsseldorf et Dortmund déporte Alfred Hayum vers Auschwitz et arrive à destination deux jours plus tard. Ce convoi n’a pas été répertorié dans la documentation de Danuta Czech. À son arrivée, Alfred est désigné pour effectuer du travail forcé et les SS lui attribuent le numéro 105097. Il est envoyé dans les entreprises Buna à l’extérieur du camp Auschwitz-Monowitz. Suite à une inflammation des intestins le 31 mars 1943, Alfred Hayum est opéré au bloc 21 de l’hôpital du camp le 8 mai. Les anatomistes SS, Bruno Berger et Hans Fleischhacker, sélectionnent 86 femmes et hommes juifs dont Alfred Hayum qui sont transférés au camp de concentration Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Ils y trouveront la mort dans les chambres à gaz le 16 ou le 18 août de la même année.

       

      Presque toute la famille est victime de la Shoa mis à part le père qui mourut plus tôt. Seuls les frères Michael et Max avaient pu se sauver aux États-Unis avec leurs femmes.

       

      Je remercie Ella Berenstein (nièce) en plus Monika Metzler (Trier) et Günter Heidt (Saarburg) pour les informations complémentaires à la biographie.

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    • Rudolf Herrmann

      Le fils de Kurt Herrmann et Elli Jacob est né le 2 janvier 1924 à Berlin. Il vit avec sa famille à Berlin-Charlottenburg, Alexanderstraße 53. On ne sait rien de ses écoles et de sa formation professionnelle. Sa sœur Ingeborg (née le 25 août 1912 à Straussberg) peut encore émigrer aux Etats-Unis le 9 août 1941. Le 3 février 1943, ses parents et lui sont déportés de Berlin à Auschwitz.

       

      Le 4 février 1943, 1 000 femmes, hommes et enfants juifs arrivent avec ce convoi. A l’arrivée du convoi, 181 hommes et 106 femmes sont sélectionnés et envoyés au camp comme travailleurs forcés- c’est le cas de Rudolf Herrmann, qui porte le numéro 99973 sur l'avant-bras gauche. Les 213 autres personnes - y compris les parents de Rudolf Herrmann - sont immédiatement conduites dans la chambre à gaz et tuées. Hermann, âgé de 19 ans, est l'un des 86 hommes et femmes juifs déportés à Auschwitz le 30 juillet 1943 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Il est assassiné le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Jacob Herschfeld

      Jacob Herschfeld est né le 3 mai 1897 à Będzin, à 65 kilomètres au nord-ouest de Cracovie. La petite ville est à l’époque un centre économique et culturel des Juifs dans l'ouest de la Pologne et également habitée en grande majorité par les Juifs. Jacob Herszfeld est le cadet des sept enfants de Dwojra Laja Welner et de Salomon Laib Herszfeld, tous deux décédés en 1919 et enterrés à Bedzin au cimetière juif. En 1922, Jacob Herschfeld quitte la France pour aller à Heegermühle, où vivent déjà plusieurs membres de sa famille. Il est possible qu'il ait été soldat durant la Première Guerre mondiale, qu'il ait été fait prisonnier et qu'il n'ait été libéré qu'à cette date tardive. À Eberswalde, près de Berlin, à quelques kilomètres seulement de son nouveau lieu de résidence, il trouve un emploi de serrurier à la brasserie Aron Hirsch AG. Au cours des années suivantes, il épouse la berlinoise Alice Ehrlich, qui a quatre ans de moins. Le 30 avril 1925, ils ont une fille, Gerda, née à Berlin.

       

      Au début des années 30, la petite famille habite au numéro 34 de la Berliner Jablonskistraße dans le quartier de Prenzlauer Berg et à partir de 1936, dans le centre de Berlin au numéro 24 de la Michaelkirchstraße, un logement qui donne sur la cour intérieure.

       

      Herschfeld travaille pour 31 Reichsmark par semaine en travailleur forcé comme serrurier dans la Hedwigshütte à Treptow. Sa fille est déportée et assassinée à Auschwitz le 2 mars 1943. Jacob et Alice, eux, arrivent à Auschwitz dans le 33ème convoi, un jour après leur fille. Le 4 mars 1943, ce dernier convoi depuis Berlin arrive à Auschwitz, avec 632 hommes et 1118 femmes juives. Après la sélection, 517 hommes ainsi que 200 femmes sont envoyés comme travailleurs au camp. Les 1033 personnes restantes, dont Alice Herschfeld fait partie, sont immédiatement gazées.

       

      Jacob, quant à lui, doit travailler dans le camp de Auschwitz-Monowitz. Il attrape une pleurésie et est alors transporté le 16 avril 1943 de la clinique des prisonniers de Buna-Werke vers le camp principal d’Auschwitz pour y être soigné. Quand en juin 1943 les deux anatomistes SS Bruno Berger et Hans Fleischhacker font leur sélection pour leur projet, Jacob est choisi. Il est donc déporté au camp de Natzweiler-Struhthof le 30 juillet 1943.

       

      Jacob Herschfeld y meurt le 18 août 1943. Il fait partie des 86 hommes et femmes qui sont gazés pour faire partie d’une collection de squelettes juifs prévue. Elle ne sera pourtant jamais réalisée. Les dépouilles conservées seront enterrées après la guerre au cimetière juif de Strasbourg-Cronenbourg.

       

      En mémoire du couple Herschfeld et de leur fille Gerda, Dr. Evelyn Grollke, une cousine de Jacob Herschfeld, a fait déposer des plaques comémoratives devant leur ancien domicile, Michaelkirchstraße 24. Le médecin Grollke a transmis de nombreuses informations dans le premier paragraphe, suite à ses recherches.

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      Jacob Herschfeld
      Stolperstein á Berlin,
      Michaelkirchstraße 24
       
  • I

    Albert Isaac · Israel Isak

    • Albert Isaac

      Né probablement à Thessalonique (Grèce). Sa date de naissance est inconnue. Après sa détention par la Gestapo dans le ghetto Baron Hirsch à Thessalonique, il est déporté à Auschwitz. Dans ce convoi, arrivé le 4 mai, se trouvent avec lui 2930 hommes, femmes et enfants juifs. A l´arrivée, 220 hommes et 318 femmes sont sélectionnés comme prisonniers pour le travail forcé dans les camps, parmi eux se trouve Albert Isaac qui obtient la matricule 119874 tatoué sur son avant-bras gauche. Les 2392 personnes restantes sont directement menées dans les chambres à gaz et tuées.

       

      Après une sélection par les anatomistes Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, Albert Isaac est amené le 30 juillet 1943 avec 85 juifs au camp de concentration Natzweiler-Struthof et tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Israel Isak

      Israel Isak est probablement né à Thessalonique en Grèce, sa date de naissance est inconnue. Après son arrestation par la Gestapo et sa détention au ghetto du Baron Hirsch, il est déporté à Ausschwitz où il arrive le 22 avril 1943, accompagné de 2800 autres hommes, femmes et enfants juifs. Après une sélection, 418 femmes et 255 hommes sont envoyés au camp. Le reste des détenus (2132 personnes) est directement conduit dans les chambres à gaz.

       

      Isak est transferré de l’hôpital pour détenus de Buna au camp de concentration de Ausschwitz, à cause d’un abcès, à une date inconnue (le document est partiellement détruit). Israel Isak est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Il y meurt le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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  • K

    Sabetaij Kapon · Maria Kempner née Rozen · Levie Khan · Elisabeth Klein née Thalheim · Jean Kotz · Paul Krotoschiner

    • Sabetaij Kapon

      Né le 25 mai 1922 à Brunssum aux Pays-Bas. Ses parents étaient Barend Khan (* 25 novembre 1885 à Hoogeveen) et Marrigje née Meyer (* 7 janvier 1901 à Geldeermalsen). Sa famille déménage en mars 1923 à Sittard, où sa sœur Henriette naît le 18 juillet 1924. Levie (aussi plus tard : Levei) vit à Heerlen (chez ses grands-parents?), sa famille déménage en juillet 1925 à Geleen, aujourd’hui une partie de Sittard. Barend Khan travaille comme mineur. D’autres informations sur sa biographie ne sont pas connues.

       

      Les parents et la sœur de Levie Khan sont déportés et tués le 5 novembre 1942 à Auschwitz. Lui-même se fait interner par la suite par la Gestapo au « Sammellager Westerbork », d’où il sera déporté à Auschwitz. Le 25 février 1943 arrivent par ce convoi 1101 hommes, femmes et enfants juifs. À l´arrivée, 57 hommes et 30 femmes sont sélectionnés et sont envoyés comme travailleurs forcés au camp - parmi eux Levie Khan, à qui les SS du camp tatouent le numéro 104058 sur l’avant-bras gauche. Les 1014 personnes restantes sont directement emmenées puis tuées dans les chambres à gaz. Après une sélection des anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker, Levie Khan est déporté le 30 juillet 1943 avec 85 autres hommes et femmes juifs au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Il y est tué dans la chambre à gaz le 16 ou le 18 août 1943.

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    • Maria Kempner née Rozen

      Maria (Marjem) Rozen est née le 16 février 1881 à Pabianice, pas loin de Łódźam. Après la première guerre mondiale, sa famille décide de quitter la Pologne. Elle arrive le 13 novembre 1919 à Düsseldorf et domicilie Lorettostraße 35. Maria se fait recenser le 27 mars 1922 à Liège, mais elle accouche de sa fille, Brandel, à Düsseldorf le 29 septembre 1922. Elle épouse le 30 octobre Moszyk Kempner à Liège et habite à Grivegnée. Kempner travaille comme photographe puis il fonde avec ses frères une petite entreprise de limonade et d’eau gazeuse. Maria Kempner apporte sa contribution financiére au ménage avec des travaux de couture et de confection à domicile.

       

      Le 3 août 1942, Moszek Kempner est déporté avec une douzaine d’autres juifs sur l’ordre de l’office du travail. Il est placé dans le camp de travail de Todt dans le Pas-de-Calais. Fin octobre 1942, les allemands font en sorte que tous les juifs soient déportés à Auschwitz en passant par Mechelen. Moszek Kempner réussit à s’échapper avant la frontière allemande avec son beau-frère Jacob Rozen et son gendre Abraham Grub. Ils arrivent à rejoindre Liège.

       

      Pendant plusieurs mois, il parvient à se cacher dans différentes maisons. En se cachant dans le grenier d’un bâtiment à Liège, Moszek arrive à échapper à une razzia de la police belge, cependant sa femme n’a pas connu cette chance. Le 17 avril 1943, Maria est déportée avec sa fille et son frère, le photographe Jacob Rozen dans le camp SS Mechelen, puis deux jours plus tard, déportée en train à Auschwitz. Le 22 avril 1943, 507 hommes, 121 garçons, 631 femmes et 141 filles arrivent avec ce convoi. A leur arrivée, 276 hommes et 245 femmes sont envoyés comme détenus au camp, tandis que les 879 personnes restantes sont directement envoyées et assassinées à la chambre à gaz.

       

      Avec d’autres femmes du même convoi, dont sa fille, la femme de 52 ans est envoyée au bloc 10 du bâtiment principal d Auschwitz. Après une sélection des anatomistes SS, Brune Beger et Hans Fleischhacker, 86 femmes et hommes juifs sont déportés le 30 juillet 1943 au camp de concentration Natzweiler-Struthof.

       

      (Dank eines Hinweises in Fritz Lettows Erinnerungen können bei ihr und ihrer Tochter die Todesdaten exakt datiert werden.)

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      Maria Kempner
      Maria Kempner
    • Levie Khan

      Né le 25 mai 1922 à Brunssum aux Pays-Bas. Ses parents étaient Barend Khan (* 25 novembre 1885 à Hoogeveen) et Marrigje née Meyer (* 7 janvier 1901 à Geldeermalsen). Sa famille déménage en mars 1923 à Sittard, où sa sœur Henriette naît le 18 juillet 1924. Levie (aussi plus tard : Levei) vit à Heerlen (chez ses grands-parents ?), sa famille déménage en juillet 1925 à Geleen, aujourd’hui une partie de Sittard. Barend Khan travaille comme mineur. D’autres informations sur sa biographie ne sont pas connues.

       

      Les parents et la sœur de Levie Khan sont déportés et tués le 5 novembre 1942 à Auschwitz. Lui-même se fait interner par la suite par la Gestapo au « Sammellager Westerbork », d’où il sera déporté à Auschwitz. Le 25 février 1943 arrivent par ce convoi 1101 hommes, femmes et enfants juifs. À l´arrivée, 57 hommes et 30 femmes sont sélectionnés et sont envoyés comme travailleurs forcés au camp - parmi eux Levie Khan, à qui les SS du camp tatouent le numéro 104058 sur l’avant-bras gauche. Les 1014 restants sont directement emmenés puis tuées dans les chambres à gaz. Après une sélection des « anthropologues nazi » Bruno Beger et Hans Fleischhacker , Levie Khan est déporté le 30 juillet 1943 avec 85 autres hommes et femmes juifs au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Il y est tué dans une chambre à gaz le 16 ou le 18 août 1943.

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    • Elisabeth Klein née Thalheim

      Elisabeth Thalheim voit le jour le 29 mai 1901 à Vienne, dans le quartier de Währing. Saul Thalheim, son père, travaille comme tabletier et possède une petite fabrique de pipes. Pendant trois décennies, il mène une petite existence tranquille de commercant de la petite bourgeoisie. Plutôt conservateur, c´est avec nostalgie qu´il assiste à la fin de l´empire austro-hongrois.

       

      Il épouse Karoline Kohn. Ils ont deux enfants: Elizabeth et son frère, Max, plus jeune. A l´âge de 18 ans, Max quitte le domicile familial pour partir quelques années en Belgique. Il revient en Autriche mais suite au putsch fasciste de 1934, il émigre définitivement avec sa femme en Rhodésie.

       

      Elizabeth est tout aussi ouverte et moderne que son frère mais sa condition de femme lui donne à l´époque moins de chances. Certes, elle suit une formation de commerce mais très vite, c´est la condition d´épouse et de femme au foyer qui l´attend. Elle épouse en 1924 Kalman Klein, plutôt opposant à la monarchie. Aux côtés des communistes, il a combattu pour la révolution hongroise mais face à l´échec de celle-ci, il a rejoint Vienne. Saul Talheim a toujours fait preuve de générosité envers sa fille et son gendre. Ainsi, il les a soutenus financièrement dans leur commerce de vaisselle et d´argenterie.

       

      Le 3 décembre 1924, Nelly voit le jour. Elle sera le seul enfant du couple. Nelly dépeint sa mère en ces termes : "Elle aimait beaucoup la nature et s´intéressait beaucoup à la culture. Elle aimait l´opéra tout comme la poésie. Elle peignait et faisait des petits travaux manuels. Elle avait quelques dispositions intellectuelles mais était vraiment très manuelle. Comme beaucoup de femmes de cette époque, malheureusement, son potentiel n´a pas pu être exploité."

       

      Le ménage est juif mais non pratiquant. On ne respecte pas le sabbat mais le dimanche est sacré. Elizabeth travaille au magasin. Aujourd´hui, Nelly a du mal à comprendre comme son père, fin observateur de la scène politique, n´a pas vu les choses venir. Il y a pourtant des signes et des avertissements mais tout le monde se voile face et après tout, que peut-il arriver à des gens honnêtes ? Peu après la fameuse nuit de cristal, Kalman Klein est arrêté par la Gestapo. Elle le force, ainsi que d´autres juifs, à nettoyer à genoux les trottoirs avec une brosse à dent. Nelly affirme : "Je crois que ce jour-là, mes parents ont perdu leur foi et leur confiance en la nature humaine." .

       

      La famille Klein tente tant bien que mal d´émigrer en 1938 et 1939. Les deux fonds de commerce leur sont confisqués selon les mesures aryennes. Ils ont à peine de quoi payer le ticket de train pour Aix-la-Chapelle et le passeur qui leur permettra le passage de la frontière pour la Belgique. Ils arrivent en Belgique la nuit du 29 au 30 août 1939. Ils s´installent à Bruxelles Le 10 mai 1940, la famille est confrontée à un autre choc violent. Ce jour-là, l´armée allemande victorieuse prend possession de la ville. Dès lors, les immigrés d´origine allemande et autrichienne ont pour obligation de se faire recenser au commissariat de police. Le motif : simple contrôle d´identité. Les hommes âgés de 17 à 60 ans sont arrêtés et acheminés vers la France du Régime de Vichy. Kalman Klein passe par plusieurs camp d´internement. Finalement, il arrive au camp de Drancy depuis où il sera déporté pour Auschwitz le 17 août 1942 avec 29 autres autrichiens. Son convoi transporte 997 personnes, plus de la moitié sont des enfants qui viennent d´être séparés de leurs parents. 282 enfants ont moins de neuf ans et tous furent gazés. Seuls 100 adultes parvinrent vivants au camp et seulement trois d´entre eux ont survécu à l´enfer d´Auschwitz. .

       

      Elizabeth et sa fille sont, en ce qui les concerne, contraintes d´être séparées. Elizabeth Klein trouve du travail comme femme de ménage et gouvernante chez une vieille baronne, sa fille Nelly rejoint la résistance. Parmi les jeunes composant les rangs de résistance, Nelly se souvient de Régine Krochmal. Celle-ci, de quatre ans son aînée, est née en Hollande, a grandi en Belgique et est infirmière de formation. Régine Krochmal est arrêtée le 27 janvier 1943 et est acheminée à Mechelen, à la caserne d´infanterie portant le nom du général Dossin. Elizabeth l´y rejoint deux semaines plus tard. .

       

      Mechelen constitue une étape de passage avant Auschwitz. Chaque jour, Elizabeth voit des camions amener encore plus de prisonniers. Le départ de son convoi pour Auschwitz est repoussé pour cause d´absence de wagons. Pendant tout ce temps d´attente, parmi les prisonniers, un groupe de conspirants se constitue. Plans d´évasion, aiguilles, pinces etc...tout est bon à prendre pour résister. Le 18 avril, la direction du camp annonce le départ du convoi pour le lendemain. La destination est un camp de travail à l´Est. Pour éviter tout risque de débordement ou de révolte, les prisonniers sont appelés à une "répétition générale" dans la cour de la caserne. Dans la nuit, Elizabeth écrit encore ces quelques mots : "Mes très chers, sachez que je me porte bien et que je suis pleine de courage. Ne vous faites pas de soucis pour moi et vivez en tranquillité. Ma petite Rose (c´était le surnom de sa fille), ne sois jamais inquiète, nous reviendrons. Et toi, ma petite Rolla (surnom de sa mère), ne pleure pas. Ta petite Else est plus courageuse que tu le crois Au revoir mes trésors, je vous embrasse, Else." .

       

      Le lendemain, comme prévu, 1631 juifs dont 262 enfants attendent dans la cour de la caserne leur départ. Les prisonniers ayant un numéro entre 1 et 100 doivent se présenter à huit heures. Le chargement du convoi s´achève à 22 heures. 19 wagons de personnes étaient prévus au départ mais les autorités, pour la première fois, y ajoutent des wagons de fret, totalement fermés. Dès le début du chargement puis pendant le voyage, dans maints wagons, on scie, on perce, on enlève des barreaux avec le peu d´ outils qu´on a réussi à cacher.

       

      Le convoi file dans la nuit quand soudain des tirs retentissent. Nous nous trouvons peu après Bruxelles, en pleine forêt. Un groupe de résistants a réussi à immobiliser le convoi et même à ouvrir certaines portes coulissantes des wagons. Chacun a la chance de s´évader à ses risques et périls. Vaut-il mieux attendre un peu ou profiter de la confusion générale ? En quelques minutes mais aussi jusqu´à la frontière allemande, 231 déportés parviennent à s´évader. 23 juifs périssent lors de cette tentative d´évasion, soit parce qu´ils sont abattus par les soldats encadrant soit parce qu´ils se blessent mortellement..

       

      Que se serait-il passé si Elizabeth Klein avait ouvert la porte coulissante ? Aurait-elle eu une chance de s´en sortir ? Le convoi nr. 20 en provenance de Mechelen arrive le 22 avril 1943 à Auschwitz. Parmi les 1400 déportés, 879 sont immédiatement tués dans les chambres à gaz. 276 hommes et 245 femmes sont envoyés dans le camp comme prisonniers et affectés au block 10. 112 y resteront parmi lesquels Elisabeth Klein Les autres prisonniers sont envoyés au camp de travail de Birkenau.

       

      Elizabeth Klein se retrouve avec d´autres personnes de son convoi : Brandel Grub, Maria Kempner, Jeanette Passamnn eet Marie Sainderichin. Elles sont sélectionnées en juin 1943 par les anatomistes Beger et Fleischhacker pour être déportées au camp de concentration de Natzweiler- Struthof. En tout, ils sont 86. Elisabeth est tuée dans la chambre à gaz le 11 ou le 13 août 1943, elle a 42 ans.

       

      Nelly Sturm, la fille d´Elizabeth Klein, m´a beaucoup aidé pour cette biographie. Elle est décédée le 9 mars 2017 à l´âge de 92 ans à Berlin.

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      KLEIN 1
      Elisabeth Klein
       
      Elisabeth Klein
      Elizabeth Klein : plaque commémorative à Vienne, Ottakringerstr.35
    • Jean Kotz

      Né le 9 février 1912 à Paris, fils de Lucie Kotz née Grin, originaire de Pologne et quiimmigra en France.

       

      Né le 9 février 1912 à Paris, fils de Lucie Kotz née Grin, originaire de Pologne et qui immigra en France. Jean Kotz est représentant commercial et vit à Paris au numéro 6 de la Rue de Lancry. Sa sœur Renée (née le 9 février 1915 à Paris), probablement célibataire, a une fille Alexandra (née le 27 janvier 1935), son destin reste inconnu. Jean Kotz est arrêté le 22 août 1942 à Autun en France, parce qu‘il ne porte pas d‘étoile jaune. On l´emmène au camp de Drancy et le 26 mars 1943 il est dans le convoi en partance pour Sobor. Avec 17 autres prisonniers, il réussit finalement à s‘échapper du train à Darmstadt. Or, il est retrouvé et arrêté à Francfort le 19 avril 1943 et déporté à Auschwitz. Là-bas on lui tatoue le numéro 119628 sur l’avant-bras gauche.

       

      Jean Kotz a une appendicectomie le 4 mai 1943 dans le bloc 21, à l‘infirmerie du camp. Environ cinq semaines plus tard, il est sélectionné par les anatomistes SS, Bruno Beger et Hans Fleischhacker, et est déporté avec 85 autre hommes et femmes juifs au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Là-bas, âgé de 31 ans, il est tué dans la chambre à gaz entre le 16 ou le 18 août 1943.

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      Litchi Haus
      La rue de Lancry 6 le 25 janvier 2018. Ici vécu Jean Kotz.
      Photo: Hans-Joachim Lang
    • Paul Krotoschiner

      Né le 13 mai 1894 à Berlin. Il est marié à Margarete, née Hausen le 23 octobre 1897 à Lissa. Paul est électricien. Leur fille, Hildegard, née le 28 novembre 1923 à Berlin, est ouvrière, et habite encore chez ses parents dans le centre-ville de Berlin avant la déportation. Le couple Krotoschiner est déporté le 2 mars 1943 à Auschwitz et leur fille le lendemain. Le 3 mars 1943, environ 1500 femmes, hommes et enfants juifs arrivent dans ce camp. Après la sélection 535 hommes et 145 femmes sont envoyés en tant que prisonniers. Paul Krotoschiner fait partie de ces hommes, à ce moment-là les Nazis lui ont tatoué le numéro 105203 sur l'avant-bras gauche. Les 820 personnes restantes sont probablement directement tuées dans la chambre à gaz.

       

      Ni Marguerite ni Hildegard Krotoschiner n´ont survécu à Auschwitz. Paul Krotoschiner est envoyé en tant que travailleur forcé à Auschwitz-Buna, mais le 14 avril 1943 on lui diagnostique une tumeur à l'hôpital des prisonniers (le bloc 21) du camp d’Auschwitz. On l'y opère le 16 avril 1943 d'une hernie inguinale. Deux mois plus tard, Paul Krotoschiner se trouve encore à l’hôpital. Quand les anatomistes nazis Bruno Beger et Hans Fleischhacker sélectionnent les femmes et les hommes juifs, Paul fait partie des victimes qui sont déportées le 30 juillet 1943 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. L’homme de 49-ans est tué le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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  • L

    Else Leibholz née Seelig · Kurt Levy · Ichay Litchi

    • Else Leibholz née Seelig

      Else Leibholz Seelig né le 20 juillet 1889 à Glowitz. Fille de Leo Seelig et Maria Seelig, elle est femme de ménage pendant un temps. Elle se marie le 18 mai 1918 à Glowitz avec le maître boucher Alfred Leibholz (né le 4 décembre 1887 à Schlawe, mort le 8 août 1942 à Berlin). La famille habite depuis le 1 novembre 1938 à Berlin dans la rue de Levetzow. Leur famille est constituée de quatre enfants : Marianne est née le 26 avril 1921 à Glowitz et morte le 10 août 1972 à Eggersdorf ; Walter est né le 20 septembre 1922 à Glowitz, il travaille comme ouvrier dans une usine pour fabriquer des machines à Siemens Halske - Spandau. Le 1 mars 1943, il est déporté à Auschwitz et il y est tué. Lieselotte est née le 16 novembre 1923 à Glowitz, travaille comme couturière (pour un salaire hebdomadaire de 15 Reichsmarks). Kurt est né le 4 novembre 1927 à Glowitz, là il est scolarisé en 1934, le 8 novembre 1938 il est obligé de quitter l’école et d’aller travailler à Berlin dans la société Kranol.

       

      Lieselotte et Kurt sont déportés avec leur mère le 17 mai 1943 de Berlin à Auschwitz. Ce convoi arrive le 19 mai 1943 avec environ 1000 femmes juives, hommes et enfants à bord. Après une sélection, 80 hommes et 115 femmes sont envoyés comme prisonniers dans le camp et probablement les 805 personnes restantes sont immédiatement tuées dans la chambre à gaz. Lieselotte et Kurt ne survivent pas à Auschwitz.

       

      Else Leibholz est déportée le 30 juillet 1943 dans le camp de concentration de Struthof et y est tuée le 11 ou le 13 août 1943 dans la chambre à gaz.

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      Leibholz Bild
      Boycott antisémite à Glowitz, vers 1933 (photo tirée du centre des archives prusses à Berlin)
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    • Kurt Levy

      Kurt Levy est né le 5 octobre 1925 à Berlin. Son père, Julius Levy, avait déménagé du village Mlewo (* 19 avril 1878) situé à l’ouest de la Prusse pour la capitale allemande et se maria avec la berlinoise Meta Lehmann (* 4 septembre 1893). En 1939, les Levy habitent au centre de Berlin, Weinsbergweg 7. Le 13 juin 1942, le marchand Julius Levy est arraché à sa famille et déporté par le quinzième convoi vers l’est partant de Berlin et tué dans le camp de concentration de Majdanek. Kurt Levy est déporté à Auschwitz le 1er mai 1943. Sa mère qui doit le suivre le lendemain dans le prochain convoi, est tuée par les SS immédiatement après son arrivée dans une chambre à gaz d’Auschwitz.

       

      Kurt Levy est envoyé au camp externe d’ Auschwitz-Monowitz comme travailleur forcé pour les « Buna-Werke ». Il a le numéro 104671 tatoué sur l’avant-bras gauche. Deux semaines plus tard, le 17 mars 1943, il est transféré vers un hôpital de détenus au camp principal d’Auschwitz (bloc 21) par un médecin de camp pour cause de pneumonie. Quand les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker sélectionnent des hommes et femmes juifs, Kurt Levy se trouve parmi eux. Ils sont déportés le 30 juillet 1943 au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Le garçon de 17 ans est tué là-bas le 16 ou le 18 août 1943 dans une chambre à gaz.

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    • Ichay Litchi

      Né le 13 juillet 1911 à Thessalonique (Grèce). Avec Esthere Scialom, qu'il a épousée le 12 septembre 1929 à Thessalonique, il immigre en France. Quatre enfants viennent au monde : Albert (*1931), Charles (*1932), Arlette (*1934) et Henri (*10 août 1936). Ichay Litchi poursuit une carrière de cordonnier à Paris au 65 de la rue de l'Abbé Groult (15ème arrondissement). Sa femme meurt le 24 février 1941 dans un hôpital parisien à l'âge de 30 ans. Après sa mort, le plus important pour lui est de cacher ses enfants des Allemands. Les deux plus jeunes par exemple sont envoyés chez des paysans dans un village des Pyrénées, près d´Orthez. Ichay Litchi est emprisonné, et pendant que les clients se plaignent à la police de la fermeture de l'atelier, où leurs chaussures se faisaient réparer, il est déporté du camp de transit de Drancy à Auschwitz. Le 11 février 1943 arrivent par le 46ème convoi 1000 hommes, femmes et enfants juifs. A l´arrivée du convoi, 77 hommes et 91 femmes sont choisis et envoyés comme travailleurs forcés au camp – parmi eux, Ichay Litchi, à qui les SS du camp ont tatoué le numéro 101089 sur l'avant-bras gauche. Les 832 personnes restantes sont emmenées et tuées dans la chambre à gaz.

       

      Ichay Litchi est envoyé comme travailleur forcé dans une usine d'Auschwitz-Monowitz, avant de devoir se faire opérer le 17 mars 1943 à l'hôpital des détenus du camp d'Auschwitz (bloc 21) le 17 mars 1943. Quand les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker sélectionnent des hommes et des femmes juifs, il compte parmi les victimes, qui sont déportées le 30 juillet 1943 au camp de concentration Natzweiler-Struthof. L'homme de 32 ans est tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

       

      Pour les informations complémentaires à la biographie, je remercie Henri Litchi, Fils de Ichay Litchi.

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      Ichay Litchi
      Ichay Litchi
      Collection Raphael Toledano

       

      Litchi Haus
      La rue de l'Abbé Groult 65 le 25 janvier 2018. Ici vécu et travaillé Ichay Litchi.
      Photo: Hans-Joachim Lang
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  • M

    Michael Marcus · Maria Matalon · Abraham Matarasso · Lasas Menache · Katerina Mosche

    • Michael Marcus

      Il est probablement né à Thessalonique, en Grèce. La date de naissance est inconnue. Il est interné par la Gestapo dans le ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique puis il est déporté à Auschwitz. Le 17 avril 1943, son convoi arrive dans ce camp avec 3000 femmes, hommes et enfants juifs.

       

      Apres la sélection, 467 hommes et 262 femmes sont emprisonnés au camp - parmi eux, Michael Marcus, à qui les SS du camp ont tatoué le numéro 116126 sur l'avant-bras gauche. Les 2271 personnes restantes sont tuées directement dans les chambres à gaz. Le 30 juillet 1943, il est deporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Le 16 ou le 18 aôut 1943, il est tué dans la chambre à gaz.

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    • Maria Matalon

      Née en 1923 à Thessalonique (Grèce). Après avoir été arrêtée par la Gestapo dans le Ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, elle est déportée à Auschwitz. Le 25 mars 1943, 1901 femmes hommes et enfants juifs y arrivent avec son convoi. Après la sélection, 459 hommes et 236 femmes sont emprisonnés au camp - parmi eux, Maria Matalon, à qui les SS du camp ont tatoué le numéro 39333 sur l'avant-bras gauche. Les 1206 autres personnes sont immédiatement tuées dans la chambre à gaz.

       

      Le 30 juillet 1943, Maria Matalon est déportée au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Le 11 ou le 13 août 1943 elle est tuée dans la chambre à gaz.

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    • Abraham Matarasso

      La date de naissance d´ Abraham Matarasso est inconnue mais il est probablement né à Thessalonique (Grèce). Il est détenu au ghetto Baron Hirsch à Thessalonique puis déporté au camp de concentration et d’extermination de Auschwitz le 15 mars 1943. Cinq jours plus tard, son convoi comportant environ 2800 femmes, hommes et enfants juifs arrive au camp. À leur arrivée, 417 hommes et 192 femmes sont envoyés au camp de travail forcé, dont Abraham Matarasso. Le matricule 109597 est tatoué sur son avant-bras gauche. Les 2191 autres déportés meurent dans les chambres à gaz dès leur arrivée.

       

      Matarasso est opéré le 22 mai 1943 au bloc 21, à l´ hôpital des détenus à Auschwitz. Suite à une sélection des anthropologues SS, Bruno Berger et Hans Fleischhacker en juin 1943, Abraham Matarasso et 85 autres juifs et juives sont transférés au camp de concentration de Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Ils y seront gazés le 16 ou le 18 août.

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    • Lazar Menashe (Lasas Menache)

      Né à Thessalonique (Grèce), fils de Recaula et Chaim Menache. Lazar Menashe épouse Beatrice Alaluf et en 1938, leur fils Chaim-Anri naît. Le 28 avril 1943, Lazar, Beatrice et leur fils sont, avec d’autres membres de la famille, déportés à Auschwitz, où le train arrive avec 2930 femmes, hommes et enfants juifs, le 4 mai 1943. À l´arrivée, 220 hommes et 318 femmes sont sélectionnés et envoyés en tant que travailleurs focés dans le camp - parmi eux, Lazar Menashe, à qui est attribué et tatoué sur l’avant-bras, le numéro 119927. Les 2392 personnes restantes sont immédiatement tuées dans les chambres à gaz.

       

      Dans les archives d’Auschwitz, Lazar Menashe est répertorié sous le nom de Lasas Menche. L’homme âgé de 40 ans est le 30 juillet 1943, après une sélection dans le camp d’Auschwitz par les anthropologues SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker, déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof avec 85 autres juifs et juives, pour être tué là, le 16 ou le 18 août 1943 dans une chambre à gaz. Quatre des frères et soeurs de Lazar Menashe (Meir, Benuta, Rafael et Allegra) sont morts à Auschwitz, ses trois sœurs, Fiora, Janna et Djulia lui survécurent.

       

      Je remercie Aliki Arouh de l’archive de la communauté juive de Thessalonique qui m’aida dans mes recherches.

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    • Katerina Mosche (Esterina Mosche)

      Née en 1928 à Thessalonique (Grèce). Après sa détention par la Gestapo dans le ghetto de Baron Hirsch à Thessalonique, Katerina (dont le prénom est Esterina dans un autre document) Mosche est déportée à Auschwitz. Son convoi arrive le 25 mars 1943 et transporte 1901 hommes, femmes et enfants juifs. A l´arrivée du convoi, les SS envoient 459 hommes et 236 femmes en tant que prisonniers dans un camp - parmi eux, Katerina Mosche, auquel est attribué et tatoué sur l’avant-bras, le numéro 39339. Les 1206 personnes restantes sont directement tuées dans les chambres à gaz. Après une sélection des anthropologues SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, la jeune fille de 15 ans se fait déporter le 30 juillet 1943 avec 85 autres juives et juifs au camp de concentration Natzweiller-Struthof et se fait tuer là-bas le 11 ou 13 août 1943 dans une chambre à gaz.

       

      Née en 1928 à Thessalonique (Grèce). Après sa détention par la Gestapo dans le ghetto de Baron Hirsch à Thessalonique, Katerina (dont le prénom est Esterina dans un autre document) Mosche est déportée à Auschwitz. Son convoi arrive le 25 mars 1943 et transporte 1901 hommes, femmes et enfants juifs. A l´arrivée du convoi, les SS envoient 459 hommes et 236 femmes en tant que prisonniers dans un camp, les 1206 personnes restantes sont directement tuées dans les chambres à gaz.

       

      Après une sélection des anthropologues SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, la jeune fille de 15 ans se fait déporter le 30 juillet 1943 avec 85 autres juives et juifs au camp de concentration Natzweiller-Struthof et se fait tuer là-bas le 11 ou 13 août 1943 dans une chambre à gaz.

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  • N

    Regina Nachman · Siniora Nachmias · Dario Nathan · Sarina Nissim

    • Regina Nachman

      Regina Nachman est née en 1923 à Thessalonique en Grèce. Elle est déportée à Auschwitz après avoir été détenue par la Gestapo dans le ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique. 1901 hommes, femmes et enfants juifs sont déportés le 25 mars 1943. A l´arrivée du convoi, 459 hommes et 236 femmes sont envoyés au camp en tant que détenus tandis que les 1206 personnes restantes sont directement executées dans la chambre à gaz. Regina Nachman, âgée de 20 ans, ainsi que 85 autres juifs et juives sont déportés au camp de concentration Natzweiler-Struthof après une sélection des anatomistes nazis Bruno Beger et Hans Fleischhacker. Elle y est exécutée dans la chambre à gaz le 11 ou le 13 août 1943.

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    • Siniora Nachmias

      Née le 25 Mai 1926 à Thessalonique en Grèce. Après sa détention par la Gestapo dans le ghetto “Baron Hirsch” à Thessaloniki, Siniora Nachmias est déportée à Auschwitz. Le 22 avril1943, 2800 femmes, hommes et enfants juifs arrivent avec ce convoi. À l´arrivée, 255 hommes et 413 femmes sont envoyés au camp en tant que détenus, les 2132 personnes restantes étant immédiatement tuées dans les chambres à gaz. Après sélection par les anthropologues SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, la jeune femme de 17 ans est, avec 85 autres juifs et juives, conduite au camp de concentration Natzweiler-Struthof pour être tuée là, le 11 ou le 13 août 1943 dans une chambre à gaz.

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    • Dario Nathan

      Probablement né à Thessalonique (Grèce). Sa date de naissance est inconnue. D’après le compte-rendu d’autopsie, il a environ 45 ans lors de sa mort. Après sa détention par la Gestapo dans le ghetto Baron Hirsch à Thessalonique, il est déporté à Auschwitz fin avril 1943. Le 4 mai 1943, 2930 femmes, hommes et enfants juifs arrivent en train. À l´arrivée du convoi, 220 hommes et 318 hommes sont sélectionnés et envoyés au camp de travail- dont Dario Nathan à qui on attribue le numéro 119948 qu’on lui tatoue sur le bras. Les 2392 personnes restantes sont immédiatement envoyées dans les chambres à gaz et tuées. Après une sélection des anthropologues-SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, l’homme âgé de 40 ans, ainsi que 85 autres juifs et juives, est amené au camp de concentration Natzweiler-Struthof et est tué dans la chambre à gaz le 16 août 1943.

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    • Sarina Nissim

      Sarina Nassim est née en 1906 à Thessalonique. Elle est détenue au ghetto Baron Hirsch se situant dans la même ville puis déportée par la Gestapo à Auschwitz. Son convoi, composé de 3070 femmes, hommes et enfants juifs, arrive au camp le 28 avril 1943. Suite à la sélection, 180 hommes et 361 femmes sont emprisonnés dans le camp de concentration tandis que les 2529 personnes restantes sont immédiatement tuées dans les chambres à gaz. Les anthropologues SS, Bruno Berger et Hans Fleischhacker, sélectionnent en juin 1943 Sabrina Nassim, alors âgée de 37 ans, et 85 autres juifs et juives pour les déporter au camp de concentration du Struthof Natweiller où ils seront gazés le 11 ou 13 juillet 1943.

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  • O

    Heinrich Osepowitz

    • Heinrich Osepowitz

      La date de naissance et le lieu de naissance – probablement polonais - de Heinrich Osepowitz n‘ont pas encore été déterminés. Sa dernière résidence avant la déportation est le ghetto à Pružany en Pologne. Heinrich Osepowitz est ensuite déplacé avec des compagnons de fortune à Oranczyce en Pologne et le 30 janvier 1943 il est déporté au camp de concentration d‘Auschwitz. Le 31 janvier 1943, 2834 Juifs arrivent dans ce convoi, dont 230 enfants de moins de quatre ans et 520 enfants âgés de 4 à 10 ans. À leur arrivée, 313 hommes (dont Heinrich Osepowitz à qui les SS tatouent le numéro 98991 sur l‘avant-bras gauche) et 180 femmes sont sélectionnés et envoyés en tant que travailleurs dans le camp. Les 2341 personnes restantes, dont 750 enfants, sont immédiatement envoyées dans les chambres à gaz, où elles sont tuées.

       

      Après la selection faite par les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker, Heinrich Osepowitz est emmené avec 85 autres juifs et juives au camp de concentration de Natzweiler Struthof le 30 juillet 1943. Il est tué dans la chambre à gaz entre le 16 ou le 18 août 1943.

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  • P

    Jeanette Passmann geb. Vogelsang · Hermann Pinkus · Jacob Polak

    • Jeanette Passmann née Vogelsang

      Né le 28 février 1878 à Gelsenkirchen. Elle épouse Hermann Passmann,, commerçant, né le 11 juin 1869 à Issum. Ils ont deux enfants : Kurt (né le 20 novembre 1909 à Geldern) et Ilse Henriette (née le 9 février à Geldern).

       

      Les Passmann déménagent à Krefeld et montent un commerce. En juin 1934, ils émigrent aux Pays-Bas et s'installent dans le Roermond, où Hermann Passmann meurt le 26 janvier 1935.Leur fille Ilse Henriette se marie avec Erich Salm à Cologne en 1934. Ils émigrent à Chicago. Elle meurt en juillet 1989 à Miami et son mari en août 2006 à Chicago.

       

      Leur fils Kurt déménage avec ses parents aux Pays-Bas et réussit à s'enfuir en Grande-Bretagne après l'occupation allemande de son pays avec un officier néerlandais sur le canal. Les Britanniques l'amènent au Canada, où il est fait prisonnier. Après la guerre, il se marie au Canada et meurt dans les années 90 à Montréal (Canada). En ce qui concerne le sort de Jeanette pendant la guerre, elle trouve un passeur qui lui promet de l’amener contre 10.000 florins en Suisse. Au lieu de cela, elle est arrêtée en chemin par la police et est emprisonnée le 15 février 1943 à Mechelen. Elle est déportée le 19 avril 1943 en train à Auschwitz. Le 22 avril 1943 arrivent avec ce convoi 507 hommes, 121 garçons, 631 femmes et 141 filles, tous Juifs. À la sélection, 276 hommes et 245 femmes sont choisis comme prisonniers et envoyés au camp.

       

      Parmi eux se trouve Jeanette Passmann. On lui tatoue le numéro 42658 sur l'avant-bras gauche. Les 879 autres personnes restantes sont immédiatement tuées dans la chambre à gaz.

       

      Avec d'autres femmes de son convoi, Jeanette Passmann est conduite au bloc 10 du camp d’Auschwitz, où se pratiquent des expériences médicales. Après une sélection par les anthropologues de SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, la femme de 65 ans est amenée le 30 juillet 1943 avec 85 autres juifs dans le camp de concentration Natzweiler-Struthof. Elle y sera tuée entre le 11 et le 13 août 1943 dans la chambre à gaz.

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      Jeanette Passmann
      Jeanette Passmann

       

      Jeanette Passmann
      Stolperstein à la mémoire de Jeanette Passmann à Geldern, Haerttor 24.
      in Geldern, Haerttor 24

       

      Jeanette Passmann
      Grabstein in Roermond für Ehemann Hermann Passmann: Hier rust onze onvergetelijke echtegnoot en vader Hermann Passmann echtgenoot van Jeanette Vogelsang geboren te Issum 10 Juni 1869, overleden te Roermond 22 Sjewat 5695 / 26 Januari 1935
      Bild: Bert Sommer
      Passmann Uhr
      Jeanette Passmann offrit à son amie Elizabeth Maria Antoinett Sanders à Roermond cette horloge. Celle-ci la conserva toute sa vie.
    • Hermann Pinkus

      Il est né le 16 janvier 1903 à Mrotschen. Il épouse le 7 novembre 1941 à Berlin Grete née Meyer (née le 19 décembre 1903 à Neustadt/Posen(aujourd’hui Pologne). A partir du 12 novembre 1941, il vit avec elle dans une chambre non meublée de Max Rosenbund, dans la rue Skalitzer Strasse 56. Il travaille enfin pour un salaire hebdomadaire de 20 Reichsmark en tant que soudeur militaire à Kurt Seidel. (Max Rosenbund et sa femme Emmy ont réussi à se cacher. Ils retournent dans cet appartement en 1945 et émigrent aux USA en 1948.) La mère d'Hermann Dora Pinkus née Chaim (née le 21 octobre 1873 à Znin / Posen est envoyée à Theresienstadt le 14 janvier 1943, où elle décède en mars 1944. Le 1er mars, cinq jours avant sa femme et deux jours avant sa sœur Hertha (née le 3 septembre 1906 à Berlin), Hermann Pinkus est déporté de Berlin à Auschwitz avec le 31e convoi de l´est. Le 2 mars 1943, 1 500 femmes, hommes et enfants juifs arrivent avec ce convoi. Après la sélection, 150 hommes sont envoyés en tant que prisonniers au camp, parmi eux, Hermann Pinkus, à qui les SS du camp ont tatoué le numéro 104852 sur l'avant-bras gauche. Les 1350 personnes restantes se trouvent immédiatement dans la chambre à gaz. Le 30 juillet 1943, Hermann est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Le 16 ou le 18 août 1943, il est assassiné dans la chambre à gaz.

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    • Jacob Polak

      Jacob Polak, l’aîné d’une fratrie de trois frères, est né le 24 mars 1911 à Amsterdam. Il habite avec ses parents, Isaak Polak (né le 13 août 1892 à Amsterdam) et Rebecca Polak-Hennipseel (née le 5 juin 1893 à Amsterdam) à Amsterdam dans le quartier de Laing's Nekstraat 10 III. Les parents et le dernier des enfants, Benjamin (né le 20 novembre 1931 à Amsterdam), sont déportés le 9 juillet 1943 à Sobibor où ils sont exécutés. Le cadet, Meijer (né le 5 avril 1921 à Amsterdam), est déporté le 30 septembre 1942 à Auschwitz. Jacob est à son tour déporté le 16 février 1943 du camp de Westerbork à celui d’Auschwitz. Ce convoi arrive à destination le 18 février 1943 avec 1108 femmes, hommes et enfants juifs. Après une sélection, 200 hommes et 61 femmes sont envoyés comme prisonniers dans le camp. Les 847 personnes restantes sont immédiatement tuées dans une chambre à gaz. Le 30 juillet 1943, Jacob Polak est encore une fois déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, où il est tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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  • R

    Israel Rafael · Samuel Rafael · Siegbert Meinhardt Rosenthal

    • Israel Rafael

      Israel Rafael est probablement né à Thessalonique. Sa date de naissance et ses origines familliales ne sont pas connues. Après sa détention par la Gestapo au ghetto du baron Hirsch à Thessalonique, il est déporté le 28 avril 1943 à Auschwitz. Le 4 mai 1943 2930 femmes juives, hommes et enfants arrivent dans ce camp avec ce convoi. À leur arrivée 220 hommes et 318 femmes sont sélectionnés et envoyés comme travailleurs forcés dans le camp, dont Israel Rafael à qui les SS font tatouer le numéro 119963 sur l'avant-bras gauche. Les 2392 personnes restantes sont envoyées dans les chambres à gaz et sont tuées. Après une sélection par les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, Israel Rafael est déporté le 30 juillet 1943 avec 85 autres juives et juifs dans le camp de concentration Natzweiler-Struthof. Il est tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Samuel Rafael

      Il est probablement né à Thessalonique en Grèce. Sa date de naissance est inconnue. Après avoir été arrêté par la Gestapo dans le ghetto Baron Hirsch à Thessalonique, il est déporté à Auschwitz fin avril 1943. Le 4 mai 1943, 2930 femmes, hommes et enfants juifs arrivent par ce convoi. Après la sélection, 220 hommes et 318 femmes sont sélectionnés et envoyés comme travailleurs forcés dans le camp, dont Samuel Rafael à qui les SS font tatouer le numéro 119964 sur l'avant-bras gauche. Les 2392 autres personnes sont immédiatement tuées dans la chambre à gaz. Le 30 juillet 1943, Samuel est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Il est tué le 16 ou le 18 août 1943 dans la chambre à gaz.

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    • Siegbert Meinhardt Rosenthal

      Siegbert Meinhardt est né le 11 juillet 1899 à Berlin. C´est également l‘année durant laquelle ses parents,Markus Rosenthal et Minna Glass divorcent. Tous deux venaient de la petite ville de Prusse-Occidentalem, Czersk, où ils se sont mariés en 1843. Deux ans plus tard, ils voient leur premier fils,Harry Rosenthal, venir au monde. Le couple vit à ce moment - là dans la petite ville de Rastenburg, en Prusse-Orientale (aujourd‘hui Ketzryn, en Pologne). Plus tard, en 1902, la mère des deux garçons se marie avec Léo Lippmann, un commerçant, avec qui elle a une fille : Johanna “Henny“ Lippmann.

       

      Les deux frères s‘engagent comme soldats pendant la première guerre mondiale. Après la guerre, Harry est embauché dans la fabrique de chaussures “Salamander“ dont les patrons, Jakob Sigle et Max Levi, avaient créé une filiale. Harry accéde finalement au rang de directeur, poste qu‘il dut abandonner après l´arrivée au pouvoir des Nazis. En automne 1938, il se rend en Islande avec l‘intention de s‘y établir en laissant toute sa fortune à Berlin. Sa demi-soeur vit déjà dans la capitale, Reykjavik, avec son deuxième mari, Hendrik Ottosson, leur enfant et leur mère commune.

       

      Siegbert, quant à lui, est resté à la capitale allemande. Il s‘y est marié avec la berlinoise Erna Dorothea Bärwald, née le 24 décembre 1901. Ils ont un fils nommé Denny, né le 19 juillet 1939. La jeune famille vit au centre-ville, Auguststraße 51. Siegfried exerce le métier de commerçant. Il voudrait partir comme son frère après le pogrom de novembre en 1938 mais ce départ semble être retardé par l‘attente du bébé. La situation financière des juifs devient de plus en plus précaire. Siegbert travaille finalement comme blanchisseur à l‘union associative des juifs d‘Allemagne. Ses frères et soeurs essayent de les faire venir, lui, sa femme et leur fils en Islande. Finalement, ils réussissent même à convaincre l‘ambassade de Suède de les aider, mais cela s´avére vain. Quand la Suède se manifeste en avril 1943 à Berlin, Erna et son fils sont déjà morts, tués dans la chambre à gaz d´Auschwitz.

       

      Le 12 mars 1943, les trois Rosenthal sont déportés. Le 13 mars, 344 juifs et 620 femmes et enfants sont transportés de Berlin à Auschwitz. 218 hommes et 147 femmes sont sélectionnés dès l´arrivée du convoi et envoyés en tant qu‘esclaves, dont Siegbert, qui se fait tatouer le numéro 107933 sur l‘avant par le SS du camp. Les 599 personnes restantes sont immédiatement déportées dans les chambre à gaz.

       

      Rosenthal doit travailler aux pneus synthétiques dans le camp d‘Ausschwitz-Monowitz. Le 27 avril 1943, il est transféré à l´infirmerie du camp à cause d‘un ulcère à la main. Après une sélection par les anthropologues du camp, le SS Bruno Beger et Hans Fleischhackerm il est amené, le 30 juillet 1943 avec 85 autres Juifs et Juives dans le camp de Natzweiler-Struthof, où il est tué le 18 août dans une chambre à gaz.

       

      Pour les informations complémentaires à la biographie, je remercie Magnea Henný Pétursdóttir.

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      Siegbert Meinhardt Rosenthal
      Siegbert M. Rosenthal

       

      Siegbert Meinhardt Rosenthal
      Siegbert M. Rosenthal
      en Novembre 1939
      avec son fils Denny à Berlin
      ©Petersdottir
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    Frank Sachnowitz · Marie Sainderichin geb. Brodsky · Albert Saltiel · Maurice Saltiel · Maurice Saporta · Mordochai Saul · Gustav Seelig · Alice Simon geb. Remak · Emil Sondheim · Sigurd Steinberg · Nina Sustil

    • Frank Sachnowitz

      Larvik est une ville portuaire norvégienne se situant à environ 100 km au sud-ouest d‘Oslo. C‘est ici qu‘est né Frank Sachnowitz le 8 février 1925, le plus jeune d‘une famille de 8 enfants. En 1907, son père, Israël Sachnowitz, alors âgé de 27ans, avait émigré de la Krasnapolje russe pour se rendre en Norvège. A cette période, des juifs s’étaient détournés de leur patrie russe, car leur religion leur causait des difficultés. Israël Sachnowitz, par exemple, avait déjà dû faire 4 ans de service militaire mais à force de ne pas avoir de permission, il a décidé de déserter.

       

      A Oslo, l’immigrant épouse la lituanienne Sara Lahn, puis vient au monde, en 1910, l´aîné des enfants, Martin. La jeune famille déménage de nouveau à Larvik et ouvre un magasin de prêt à porter pour hommes. Sept enfants succèdent: Elias (1911), Samuel (1912), Rita (1915), Marie (1919), Hermann (1921), Frida (1923) et finalement Frank. La famille mène une vie paisible, les enfants apprennent la profession de leurs parents et Elias ouvre un deuxième magasin de prêt à porter.Ils sont tous musiciens, Hermann joue de la trompette comme son père, Martin du trombone et de la contrebasse, Elias du violon, Rita et Marie du piano, Franck du bariton. Marie a également un don pour le chant.

       

      Quelques-uns de ces talents participent aux associations locales, Hermann et Frank, par exemple, jouent dans la chapelle des jeunes. Pour la naissance de chaque enfant, le père plante un pommier. “Nous en étions très fiers”, écrit Hermann Sachnowitz, longtemps après la guerre, dans ses mémoires. “Les plus jeunes se disputaient pour savoir quel arbre avait les plus belles fleurs au printemps et les plus gros fruits à l´automne. Nous leur donnions de l’engrais et les soignions. Nous grimpions sur eux, nous nous asseyions sur les branches et chacun de nous avait naturellement le plus bel arbre. Seule notre mère n’avait aucun arbre. Notre père lui en planta un le jour où elle mourut.“ C’était le 16 octobre 1939.

       

      A part la famille Sachnowitz, il n’y a aucun juif dans la ville de Larvik. Ils sont bien intégrés dans la petite ville, ce qui changea lorsqu’en avril 1940 les forces armées arrivent en Norvège. A partir de ce moment-là, le quotidien des juifs dans le pays devient de plus en plus compliqué. Les ennuis sérieux commencent en 1942, lorsque le ministre de la police norvégien Jonas Lie, sur l’ordre de la police de sécurité allemande, ordonne le 10 janvier que toutes les cartes d’identité des juifs doivent être marquée d’un “J”. Un peu plus tard, les commissariats de police locaux obligent les juifs à remplir des questionnaires pendant qu’un bureau de recensement norvégien compose une liste des juifs locaux. Cette liste constitue la base pour les arrestations qui auront lieu par la suite.

       

      Après l’occupation allemande en Norvège, la famille Sachnowitz se retire a la campagne. Le père de Frank achète une ferme à Gjein, environ 30 km à l’extérieur de Larvik. Ils gardent espoir de rester à l’écart des nazis. Frank a 17 ans lorsque dans la nuit du 26 octobre 1942 il est arrêté avec son père et ses frères à Gjein et envoyé dans un nouveau camp de prisonnier dans la montagne. Ce camp, à l’abris des policiers norvègiens, se trouve à la limite de la ville de Tonsberg, à environ 20km de la ferme de la famille Sachnowitz. Les premiers juifs de ce camp sont des hommes, et peu à peu, jours et nuits, d’autres familles et individus arrivèrent. Le 26 novembre, la famille Sachnowitz est déportée à Oslo. De là, un bateau de la marine tranporte 532 prisonniers juifs jusqu’en Allemagne. En chemin, les frères Sachnowitz retrouvent leur soeur Marie à bord. A Stettin, un train attend les déportés juifs pour un voyage de deux jours vers Auschwitz. Israel et Marie sont tués à leur arrivée dans les chambres à gaz. Il arrive la même chose aux soeurs Rita et Frida qui arrivent plus tard à Auschwitz.

       

      A leur arrivée au camp de Monowitz, les cinq frères travaillent à la Buna- Werke pour différents travaux forcés. Samuel est tué par un S.S. Martin et Elias meurent quelques semaines plus tard de raison inconnue. Pour Hermann, sa chance est d’être trompettiste dans l’orchestre du camp. Il est l’unique membre de la famille à survivre à Auschwitz. Sur l´avant bras gauche de Frank, les SS lui avait tatoué le numéro 79238. A l´entreprise Buna, dans le camp extèrieur Auschwitz-Monowitz, il était exploité et devait travailler jusqu’à épuisement complet. Le 6 mai 1938, il est amené dans une baraque destinée aux malades à cause de sa faiblesse et est ensuite envoyé à la section des malades du camp d’origine. Hermann a appris par un camarade que Frank avait été déporté au camp de concentration Natzweiler en Alsace. Frank a été sélectionné par les deux anthropologues Bruno Beger et Hans Fleischhacker puis assassiné avec 85 autres juifs dans une chambre à gaz de Natzweiler-Struthof. Il est mort à l’âge de 18 ans le 16 ou le 18 août 1943.

       

      Pour les informations complémentaires à la biographie, je remercie Rita Porat et Marion Germain, nieces de Frank Sachnowitz.

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      Frank Sachnowitz
      Frank Sachnowitz

       

      Frank Sachnowitz mit Schwester
      Frank Sachnowitz avec sa sœur à Larvik.

       

      Sachnowitz Geschäft
      Magasin du frère de Frank, Elias, à Larvik.

       

      Frank Sachnowitz
      Stolpersteine à larvik,
      rue Sveinsgate 15

       

      APFELBAUM
      Israel Sachnowitz planta pour chacun de ses enfants un pommier dans son jardin. Ces pommiers continuent aujourd´hui de fleurir.
    • Marie Sainderichin née Brodsky

      Née le 4 juin 1881 à Kischinew (aujourd’hui la capitale de la Moldavie), fille de David Brodsky. La famille déménage en Belgique en 1883. Marie s’y marie le 22 août 1905 avec Abraham Leib Sainderichin (né le 15 décembre 1885 à Moscou). Marie met au monde quatre enfants à Anvers : Berthe (née le 19 juin 1906), David Maurice (né le 7 juillet 1908), Anna (née le 13 décembre 1911) et Maurice (né le 25 octobre 1915). Après la mort de son mari le 4 juin 1931, Marie Sainderichin vit avec ses enfants puis seule à partir de 1936. Son dernier logement (à partir du 25 août 1937) est un trois pièces qui se situe au 71 Rue Delin à Anvers. Le mobilier de son logement est confisqué par la force de déportation allemande au nom de la “Möbelaktion” qui a lieu le 31 juillet 1943. Marie Sainderichin est arrêtée le 12 février 1943 et internée dans le camp Mechelen, ensuite elle est déportée à Auschwitz avec le 20ème convoi le 19 avril 1943.Le 22 avril 1943, ce 20ème convoi arrive à Auschwitz avec à bord, 507 hommes, 121 garçons, 631 femmes et 141 filles, tous juifs. Après la sélection, certains d’entre eux sont envoyés au camp en tant que prisonniers; on compte 276 hommes et 245 femmes. Les 879 persones restantes sont directement tuées dans la chambre à gaz. Marie Sainderichin est déportée au camp de concentration Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. Elle y sera tuée le 11 août 1943 dans une chambre à gaz.

       

      Parmi ses enfants, seuls Berthe Moreels et son frère Maurice ont survécu. Ils sont morts tous les deux en 1999. Maurice est enlevé pendant la guerre et a effectué du travail forcé à Baumholder. Il a été libéré en 1945 par les Américains. Berthe, quant à elle, eut un fils, Walter Bruno.

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      Marie Sainderichin geb. Brodsky
      Marie Sainderichin
    • Albert Saltiel

      Sûrement né à Thessalonique (Grèce), sa date de naissance est inconnue. Après sa détention par la Gestapo dans le ghetto de Baron Hirsch à Thessalonique, Albert Saltiel se fait déporter le 28 avril 1943 à Auschwitz. Le convoi arrive le 4 mai 1943 et transporte 2930 hommes, femmes et enfants juifs. A l´arrivée du convoi, les SS envoient 220 hommes et 318 femmes comme prisonniers au camp : parmi eux, Albert Satiel, à qui les SS avaient tatoué le numéro 119970 sur l'avant-bras gauche. Les 2932 personnes restantes sont directement emmenées et tuées dans les chambres à gaz. Le 13 mai 1943 Saltiel se fait opérer d'un ulcère à l'hôpital des détenus. Après une sélection des anthropologues SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, il est déporté le 30 juillet 1943 avec 85 autres juives et juifs au camp de concentration Natzweiller-Struthof et se fait tuer là-bas le 16 ou le 18 août 1943 dans une chambre à gaz.

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    • Maurice Saltiel

      Probablement né à Thessalonique (Grèce), sa date de naissance est inconnue. Après sa détention par la Gestapo dans le ghetto de Baron Hirsch à Thessalonique, Maurice Saporta se fait déporter le 28 avril 1943 à Auschwitz. Le convoi arrive le 4 mai 1943 et transporte 2930 hommes, femmes et enfants juifs. A l´arrivée du convoi, les SS envoient 220 hommes et 318 femmes comme prisonniers au camp : parmi eux, Maurice Satiel. Les 2932 personnes restantes sont directement emmenées et tuées dans les chambres à gaz. Après une sélection des anthropologues SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, il est déporté le 30 juillet 1943 avec 85 autres juives et juifs au camp de concentration Natzweiller-Struthof et se fait tuer là-bas le 16 ou le 18 août 1943 dans une chambre à gaz.p>

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    • Maurice Saporta

      Il est probablement né à Thessalonique (Grèce), sa date de naissance est inconnue. Après avoir été arrêté par la Gestapo dans le ghetto du baron Hirsch à Thessalonique, il est déporté à Auschwitz fin avril 1943. Le 4 mai 1943, 2930 femmes, hommes et enfants juifs arrivent avec ce convoi. Après la sélection, 220 hommes et 318 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers, les 2392 autres personnes sont immédiatement tuées dans la chambre à gaz. Le 30 juillet 1943, Maurice est déporté au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Le 16 ou le 18 août 1943 il est tué dans la chambre à gaz.

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    • Mordochai Saul

      Né en 1906 à Thessalonique (Grèce), fils de benjamin et de Reina Saul, Mordochal Saul épouse Rashel Levi. Ils ont eu deux enfants : Benjamin et Julie (née en 1939). Le 28 avril 1943, la famille est déportée à Ausschwitz. Le 4 mai 1943 arrivent avec ce convoi 2930 femmes, hommes et enfants juifs. Parmi eux, Mordochal à quui on va attribuer le matricule 119980. 220 hommes et 318 femmes sont envoyés au camp en tant que prisonniers.

       

      Les 2392 personnes restantes sont directement envoyées dans les chambres à gaz, dont les parents, la femme et les enfants de Mordochal Saul. Après une sélection effectuée par les anthropologues Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, l’homme âgé de 37 ans est transporté avec 85 autres Juifs au camp de concentration Natzweiler-Struthof. Il y est tué dans la chambre à gaz entre le 16 et 18 août 1943. Le seul survivant de la famille de Mordochal Saul est son frère Daniel qui avait émigré en Palestine en 1932.

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    • Gustav Seelig

      Né le 14 novembre 1878 dans la commune de Bandsechow, dans la région Stolp/ Pommern (aujourd ‘hui Bcedziechowo/Pologne), Gustav Seelig est le cadet de huit enfants (4 frères et 4 sœurs), de Guter et Ernestine Seelig. Dans son enfance, ses parents déménagent à Berlin. Après sa scolarité il fait un apprentissage de représentant commercial à Berlin et ouvre son premier magasin de textile en 1904. Deux ans plus tard, il épouse Clara Gellert (*2 juillet 1881) à Berlin. Avant 1914, il ouvre un second magasin de textile. Quatre jours après le début de la guerre, le 5 aout 1914, Seelig va à l’armée et y reste jusqu’à la fin de la guerre. Pendant ce temps, sa femme tient les deux magasins. À cause du manque de personnel et la baisse de demande elle doit fermer les deux magasins.

       

      La dernière adresse de Gustav Seelig à Berlin est la « Kopenhagener Straße 11 » au Prenzlauer Berg. Là-bas se trouvait aussi son activité principale, un magasin de textile, mercerie et de produits blancs, dont il était propriétaire. Le 19 août 1935, la Gestapo l’arrête et l’emmène au bureau de police , Alexanderplatz. Pendant ce temps des hommes de la SA brisent les vitres de ses vitrines et pillent le magasin : « une partie des produits était sales et étalés par terre » écrit sa fille Herta Noah « Mon père était à cause de cet évènement physiquement ainsi que mentalement si détruit qu’il devait se soumettre à un suivi médical ». Pendant le mois d’août beaucoup de magasin juifs furent victimes d´attaques violentes. Début 1938,Gustave doit finalement se soumettre à la pression économique et politique et vend son magasin pour une somme dérisoire.

       

      Herta Noah émigre avec son mari Herbert pour l’Amérique du Sud, en automne 1940. Ses parents essayent sans doute de les rejoindre, ils ont déjà payé leur passeport de voyage auprès d’une compagnie de navigation de Hambourg. Malheureusement leur plan échoue car ils ne réussissent plus à quitter le pays. Gustav Seelig est contraint au travail forcé et est utilisé comme main d’œuvre dans l’entreprise Siemens – Schuckert. Le 2 mars 1943, il est arrêté au travail. « Après que ma mère l’ait attendu en vain », écrit sa fille, « elle se livra volontairement pour le retrouver ». Le couple Seelig est déporté à Auschwitz le 4 mars 1943. Avec ce convoi arrivent le 6 mars, 1405 hommes juifs, femmes et enfants. À l´arrivée, 406 hommes et 190 femmes sont choisis et envoyés au camp pour effectuer du travail forcé. Parmi eux Gustav Seelig, auquel on tatoua le numéro 106786 sur l’avant-bras. Les 809 personnes restantes sont directement envoyées dans les chambres de gaz, dont Clara Seelig. Gustav Seelig qui été contraint au travail forcé à Auschwitz. Il a été envoyé à l’infirmerie à cause d’une fracture de la jambe droite. Après la sélection des anthropologues de la SS, Bruno Beger et Hans Fleischhacker, en juin 1943, Gustav Seelig, âgé de 64 ans est déporté avec 85 autres juifs et juives au Struthof le 30 juillet 1943. Il y est tué dans la chambre à gaz entre le 16 et 18 août 1943.

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    • Alice Simon née Remak

      Alice Simon est née le 30 août 1887 en tant qu’aînée de trois enfants dans la ville prussienne de Posen (actuellement Poznan en Pologne). Les juifs représentent à l’époque environ 10% de la population de la ville. Ils se sentent allemands. Parmis les 68 000 habitants de la ville, environ 35 000 habitants étaient des polonais. Les juifs ne craignent pas particulièrement les allemands chrétiens, c’est pourquoi les juifs émigrent depuis plusieurs années en direction de l’ouest (l'Allemagne). Alice Simon grandit dans une famille de commerçants. Son père s’appelle Arnold Remak et sa mère Hedwig Löw. La cadette se nomme Else (née en 1888) et le benjamin Curt (né en 1897). En 1904, le couple Remak divorce. La mère quadragénaire se réinstalle en 1905 avec ses enfants à Charlottenburg (Berlin). Arnold Remak, qui ne veut également pas rester pour toujours à Posen, déménage en 1923 à Berlin. Il y meurt peu de temps après, le 16 mai 1923, à l'âge de 69 ans.

       

      Alice Simon travaille comme secrétaire au cabinet d'avocats berlinois du Dr. Herbert Simon. Il est né dans la même patrie qu'Alice, le 1er janvier 1881 à Bromberg (aujourd'hui Bydgodszcs). Après la 1ère Guerre Mondiale où il a été engagé en tant que soldat, il a ouvert un cabinet d'avocats. Le juriste et la secrétaire tombent amoureux. Ils deviennent protestants et se marient le 2 août 1920 dans la Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche. Alice Simon met au monde des jumeaux, Carl et Hedda, le 30 juin 1921. Ils ont eux aussi un baptême protestant. Ils font leur confirmation en 1935 avec le Pasteur Gerhard Jacobi. M. Jacobi est un membre dirigeant de l'église. Il subit des représailles et est surnommé ,,Judenpastor” (pasteur juif) par les Nazis car il avait des ancêtres juifs.

       

      La famille Simon vit dans la prospérité, au premier étage d'un appartement de sept pièces à la Joachimsthaler Strasse 12. La mère de Herbert Simon ainsi que l'employée de maison, Ottilie Lenz habitent aussi avec eux. Alice passe avec ses enfants les deux mois de vacances d'été à Swinemüde à la mer Baltique. Le père les y rejoint certains week-ends.

       

      Sous le régime nazi, en tant qu'ancien soldat du front, Herbert Simon a le droit de continuer à exercer dans son cabinet d'avocats mais son habilitation lui est retirée fin 1935. Le 26 janvier, à seulement 55 ans, Herbert Simon meurt. La veuve envoie alors ses enfants faire leurs études supérieures à la Forest School située dans le quartier londonnien de Snaresbrook. Carl, qui a encore fréquenté le Gymnasium (lycée) berlinois Grünewald en été 1936, y arrive un an avant Hedda. Leur mère se rend pour quelques semaines à Londres en été 1938. La direction de l'école fait plusieurs tentatives pour convaincre Alice de rester à Londres mais n'y parvient pas. Alice Simon avait juré à son mari qu'elle prendrait soin de sa mère presque aveugle. Elle reste donc à Berlin, sachant ses enfants en sécurité à Londres. Après les accords de Munich signé le 30 septembre 1938, Alice qui s'intéresse à la politique, a confiance en l'avenir. Dans l'une de ses rares lettres qui restent elle écrit le 3 octobre 1938 : « Tout a pu être réglé au mieux à la toute dernière minutes grâce à la rencontre des différents dirigeants. Chaque pays a horriblement souffert lors de la dernière guerre que chacun a encore en mémoire. Vous comprendrez certainement combien nous tous sommes heureux et reconnaissants car la paix est maintenant garantie.» Carl et Hedda ne revoient jamais plus leur mère. Deux jours après l'envoi de la lettre très optimiste, les juifs se font confisquer leur passeport. Alice Simon n'a jamais demandé un visa de sortie. Elle travaille un moment dans la Kantstraße comme comptable à l’Union impérial des juifs d'Allemagne à quelques minutes à pieds de la Joachimsthaler Straße. Elle n'est pas payée. Sa belle-mère est décédée en décembre 1942, dans une maison de juifs où elle avait dû déménager peu avant. Début mai 1943, Alice se fait arrêter dans son appartement par la Gestapo et est emmenée dans un camp de transit situé dans la Großen Hamburger Straße. Le 18 mai 1943, un train déporte de Berlin vers Auschwitz environ 1 000 hommes, femmes et enfants juifs dont Alice Simon faisait partie.

       

      Luise Cotta, une amie d'Alice, écrivit après la guerre à Hedda, que durant dix jours, jusqu'à son départ pour Auschwitz, elle lui apportait le soir quelque chose à manger dans le camp de transit de la Großen Hamburger Straße : "C'était la dernière chose que je pouvais faire pour elle et elle me remerciait chaleureusement par de petites lettres qu'elle me faisait secrètement parvenir. Je reçus deux mois plus tard une courte carte d'elle, envoyée du camp de concentration Birkenau d'Auschwitz. Ce fut le dernier signe de vie que j'eu d'Alice. Alors, la terrible fin est venue."

       

      A leur arrivée à Auschwitz le 19 mai 1943, 805 personnes sont immédiatement gazées. Les 80 hommes ainsi que les 115 femmes sélectionnées sont envoyés au camp comme prisonniers. Au moins quatre des femmes Alice Simon, Sophie Boroschek, Else Leibholz et Friedel Levy) sont emmenées au Bloc 10 du camp principal d'Auschwitz, qui a été aménagé six semaines plus tôtpour des expériences médicales [voir: Block 10]. La mère de Carl et Hedda a le numéro 45263 tatoué sur l'avant bras gauche. Durant la seconde semaine de juin 1943, trois des quatre berlinoises (Alice Simon, Sophie Boroschek et Else Leibholz) sont sélectionées, elles et d'autres juives et juifs, par les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker pour être examinées physiquement. Alice Simon fait partie des 86 hommes et femmes envoyés par train d'Auschwitz (le 30 juillet 1943) au camp de concentration de Natzweiler-Struthof (arrivée le 2 août 1943). Elle y est gazée le 11 ou 13 août 1943, peu avant son 56ème anniversaire. Son corps sera conservé deux ans à l'Institut Anatomique de l'université du Reich de Strasbourg. La collection de squelettes prévue ne sera jamais réalisée. Après la libération de Strasbourg, Alice est enterrée dans une fosse commune du cimetière juif de Strasbourg-Cronenbourg. Son frère Curt, qui a été déporté le 17 mars 1943 à Theresienstadt, est assassiné à Auschwitz.

       

      Carl Simon a pu, grâce à une américaine bienfaisante, poursuivre ses études aux USA. Sa mère l'a vu partir le coeur gros. A bord du «Mauretania», le jeune homme de 18 ans aperçut le 1 mai 1939 la statue de la liberté de New-York. Il devint Pasteur à l'église presbytérienne. Sa soeur le rejoint au USA après la guerre. Tout deux se marièrent. Hedda eut deux enfants et Carl cinq.

       

      Hélène Lenz, nièce de l'ancienne employée de maison Ottilie Lenz, écrivit à Hedda en 1947: "Lorsque vous pensez à votre tendre mère, vous pouvez et devez y penser avec fierté. C'était une personne qui intérieurement et extérieurement a fait jusqu'au bout son devoir, une personne qui était grande et fière, qui était une héroine. Nulle part ne lui sera dédié un mémorial. Mais sa sa mémoire ne peut qu'être grande dans le coeur de ses enfants. Et maintenant que nous pouvons parler librement de cette période, j'ai parlé de votre chère mère plusieurs fois, comme étant une personne qui mérite qu'on ne l'oublie jamais."

       

      Pour les informations complémentaires à la biographie, je remercie Carl Simon, fils de Alice Simon.

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      Alice Simon
      Alice Simon
       
      Der Stolperstein
      Cette plaque est située dans la Joachimsthaler Straße à Berlin sur le trottoir. Il est écrit: "Ici vivait Alice Simon, née Remak, en 1887, déportée en 1943 à Auschwitz, assassinée au camp de concentration de Natzweiler-Struthof."
       
      Herbert Simon
      Herbert Simon (1881-1935), époux d´Alice Simon.
       
      Simon Remak-Shop
      Alice Simon a grandi à Poznan. Son père et son oncle possèdent une papeterie (Pfeil) au centre ville.

       

      Simon Haus
      Dessin du bâtiment 12 de la Joachimsthaler Straße à Berlin-Charlottenburg. Alice Simon vivait au premier étage avec son mari Herbert et ses jumeaux Hedda et Carl. La moitié du bâtiment fut détruit par une bombe en 1944.
    • Emil Sondheim

      Geboren am 24. Juni 1886 in Dejwitz, einem Vorort von Prag. Wohnhaft in Berlin, Prenzlauer Berg, in der Varnhagenstraße 13, seit Oktober 1942 in einem möblierten Zimmer in der Hochmeisterstraße 10. Arbeitete zuletzt als Zwangsarbeiter bei der Reichsbahn. Zum Zeitpunkt der Deportation geschieden, Ehefrau Hedwig geb. Zahn (geboren am 1. Februar 1896) war keine Jüdin. Er wird am 4. März 1943 mit dem 34. Osttransport von Berlin nach Auschwitz deportiert. Am 6. März 1943 kommen mit diesem Transport 1405 jüdische Männer, Frauen und Kinder dort an. Nach der Selektion werden 406 Männer und 190 Frauen als Häftlinge ins Lager eingewiesen, die übrigen 809 Personen sofort in der Gaskammer umgebracht. Sondheim wird am 12. Mai 1943 wegen allgemeiner Schwäche vom Häftlingskrankenbau Buna ins Stammlager Auschwitz geschickt. 30. Juli 1943 Deportation ins KZ Natzweiler-Struthof. Dort am 18. August 1943 in der Gaskammer ermordet.

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    • Sigurd Steinberg

      Il habite à Berlin-Kreuzberg, Tempelherrenstraße 3, dans un appartement meublé. En septembre 1942, sa soeur est déportée à Riga et y sera tuée le 29 octobre 1942. Les autres membres de la famille - à une personne près - seront déportées puis exécutées à Auschwitz l'une apres l'autre en mars 1943. Le père est parti dans un train le 1er mai, et la mère le suit le 2 mai. Les sœurs de Benno Steinberg, Franziska Heliasowicz, Bella Fraenkel et son mari sont partis dans les convois suivants pour aller se faire exécuter dans des chambres à gaz.

       

      À 21 ans, Sigurd Steinberg est arrêté par la Gestapo et sera déporté avec sa femme Ingeborg geb. Schohes (née le 13 janvier 1922 à Gleiwitz), elle aussi âgée de 21 ans, le 3 mars, de Berlin à Auschwitz. Les jours suivants, 632 hommes juifs et 1118 femmes et filles juives y seront également déportés. Sur le quai, 517 hommes et 200 femmes seront choisis et envoyés comme esclaves dans le camp. Parmi eux se trouve Sigurd Steinberg à qui on tatoue le matricule 105894 sur l'avant-bras gauche. Les 1033 personnes restantes seront tuées dans des chambres à gaz. Parmi eux se trouve la femme de Steinberg. Par la suite, apres avoir été obligé de faire du travail forcé pour l'usine Buna à Auschwitz-Minowitz, Sigurd sera transféré à l'infirmerie du camp principal d'Auschwitz le 5 juin 1943 à cause d'une pneumonie. Après avoir été sélectionné par les anthropologues-SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943, il est déporté le 30 juillet 1943 au camp de concentration Natzweiler-Struthof et y sera tué dans une chambre à gaz entre le 16 et le 18 août 1943, peu après son 22ème anniversaire.

       

      La photo qui montre les frères et soeurs Steinberg m'a été donnée par Monika Winter de Havelberg. Sa grand-mère a été femme de ménage et nurse chez les Steinberg à Berlin pendant un certain temps.

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      Sigurd Steinberg
      Sigurd Steinberg en compagnie de sa sœur Margot pour Noel 1939.
       
      Zeugnis von Sigurd Steinberg
      Certificat de fin d´études de Sigurd Steinberg au Realgymnasium Friedrich (aujourd´hui Leibnitz Gymnasium) dans le quartier de Berlin – Kreuzberg.

       

      Schulklasse
      Sigurd Steinberg avec ses camarades de classe en 1936. C´est le 7ème en partant de la gauche, assis.
    • Nina Sustil

      Née le 14 juillet 1920 à Thessaloniqe (Grèce). Après sa détention par la Gestapo dans le ghetto du Baron Hirsch à Thessalonique, Nina Sustil est déportée le 28 avril 1943 à Auschwitz. Le 4 mai 1943, 2930 femmes, hommes et enfants juives arrivent par ce convoi. À leur arrivée, 220 hommes et 318 femmes sont envoyés comme prisonniers dans le camp, les 2932 personnes restantes sont immédiatement envoyées à la chambre à gaz et sont tuées.

       

      Nina Sustil est envoyée avec d'autres Grecques dans le bloc 10 à Auschwitz et fait partie des 29 femmes et des 57 hommes qui sont choisis par les anatomistes SS Bruno Beger et Hans Fleischhacker pour une collection et une exposition des races. Le 30 juillet 1943, 86 Juives et Juifs sont déportés au camp de Natzweiler-Struthof et sont tués à la mi-août dans la chambre à gaz. Nina Sustil, âgée de 23 ans, meurt le 11 ou le 13 août 1943. .Nina Sustil wurde mit weiteren Griechinnen in den Block 10 im Stammlager Auschwitz eingewiesen und gehörte zu den 29 Frauen und 57 Männern, die von den SS-Anthropologen Bruno Beger und Hans Fleischhacker für eine geplante rassenanthropolische Schausammlung ausgesucht wurden. Am 30. Juli 1943 wurden die 86 Jüdinnen und Juden ins KZ Natzweiler-Struthof deportiert und an vier August-Tagen in der Gaskammer ermordet. Todestag der 23-jährigen Nina Sustil war der 11. oder 13. August 1943.

  • T

    Menachem Taffel · Martha Testa

    • Menachem Taffel

      Menachem Taffel est né le 21 juillet 1900 à Sedriczow. Il est arrivé vraisemblablement à Berlin après la Première Guerre mondiale, il a épousé Klara Schenkel (née le 23 avril 1899 à Krosno) et devint un petit commercant indépendant.

       

      Le 31 mai 1928, ils ont une fille, Ester, qui fréquente l‘école des filles de la communauté juive de Berlin à partir de 1935. Après sa scolarité, celle-ci travaille en tant qu‘aide bénévole à la maison de santé israélite, dans la Elsässerstraße. La famille Taffel vivait Ackerstraße 5 en 1929, puis 30 Rheinsbergstraße 30 en 1931 et détenaient une laiterie.

       

      En 1938, ils sont obligés d‘emménager chez les beaux-parents de Menachem : David Schenkel (né le 6 aout 1870 à Frysztak, Pologne) et Breidel née Pindles (née le 1872 à Korczyna, Pologne), Elsässerstraße 8. D‘après l‘annuaire, Breidel Schenkel tenait une boutique de tissus à cette adresse jusqu‘en 1938. L‘emménagement des Taffel était donc surement liée à l´activité de la boutique.

       

      Le 19 avril 1942, le couple Schenkel est déporté au camp de concentration de Theresienstadt, où David Schenkel meurt en juin 1943. Sa femme est exécutée quelque temps après à Auschwitz.

       

      Menachem, Klara et Esther sont déportés le 12 mars 1943 avec le 36ème convoi de Berlin à Auschwitz. Le 13 mars 1943, 344 hommes juifs en même temps que 620 femmes et enfants arrivent à Auschwtiz avec ce transport. Sur la „rampe“, 218 hommes et 147 femmes sont choisis et envoyés en tant que travailleurs forcés au camp de concentration-y compris Menachem Taffel, à qui les SS du camp tatouent le matricule 107969 sur le bras gauche. Les 599 personnes restantes- y compris la femme de Menachem et leur fille- sont exécutées dans les chambres à gaz. Menachem Taffel, occupé par les travaux de Buna à l‘extérieur du camp Auschwitz-Monowitz, est emmené à l‘hôpital du camp à cause d‘un ulcère au pied gauche le 30 avril 1943. Là-bas, en juin 1943, il est sélectioné par les deux anthropologues Bruno Beger et Hans Fleischhacker, puis déporté le 30 juin 1943 en même temps que 85 autres femmes et hommes juifs au camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Il sera finalement exécuté le 18 août 1943 dans les chambres à gaz. Son corps est ensuite amené à l‘université d‘anatomie de Strasbourg par les SS.

       

      Menachem Taffel
      Menachem Taffel bei der Autopsie durch französische Gerichtsmediziner nach der Befreiung von Strasbourg

       

      Sur une photographie prise pendant l'autopsie médicale de son corps, on peut reconnaître le tatouage du matricule d'Auschwitz sur l´avant-bras gauche de Menachem. C'est grâce à cela que Herrmann Langbein, alors Président du comité international d'Auschwitz, a pu l'identifier. Das war während der Ermittlungen für den Frankfurter Auschwitz-Prozess. Fast vier Jahrzehnte vergingen, bis auch die übrigen 85 Opfer des "Ahnenerbe"-Verbrechens identifiziert wurden. Auf Taffel wurde die Weltöffentlichkeit im Sommer 2015 noch einmal aufmerksam gemacht. Damals waren nach einer Initiative des Strasbourger Mediziners Dr. Raphael Toledano in einem Schrank des Gerichtsmedizinischen Instituts der Universität Strasbourg drei Gläschen entdeckt worden. Sie enthielten Hautpartikel und Spuren des Mageninhalts, die nach der Obduktion als Beweismittel zurückgehalten worden waren. Sie lassen sich Menachem Taffel zuordnen und wurden am 6. September 2015 auf dem Jüdischen Friedhof von Strasbourg beigesetzt.

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      Menachem Taffel
      Rue de Strasbourg portant le nom de Menachem Taffel.

       

      Menachem Taffel
      Stolperstein à Berlin
      Rheinsberger Straße 30
    • Martha Testa

      Elle est née en juin 1923 à Thessalonique en Grèce. Après avoir été internée par la Gestapo dans le Ghetto du Baron Hirsch dans la même ville, elle est déportée à Auschwitz. Le 9 avril 1943 2500 juifs, juives et enfants arrivent par ce convoi dans le camp. 318 hommes et 161 femmes sont envoyés dans le camp de concentration, pendant que les 2021 personnes restantes sont envoyées dans les chambres à gaz et tuées.

       

      Martha et d’autres femmes sont envoyées au bloc 10. Les SS lui font tatouer le numéro 40436 sur l’avant-bras gauche. Les femmes détenues dans ce bloc sont victimes d´expériences médicales. Dans un premier temps, Martha Testa a eu de la chance et a pu y échapper. Elle appartient au groupe de 29 femmes de ce bloc qui, avec 57 hommes, en juin 1943, sont sélectionnés par les deux anatomistes, Bruno Beger et Hans Fleischhacker. Ils sont déportés au camp de concentration Natzweiler-Struthof. La femme de 20 ans est assassinée le 11 ou 13 août 1943 dans la chambre à gaz.

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  • U

    Marie Urstein née Brandriss

    • Marie Urstein née Brandriss

      Elle est née le 6 janvier 1892 dans une famille de 6 enfants dans la communauté galicienne Grzymałów (aujourd’hui Hrymajliwi) en Ukraine. Elle travaille en tant que couturière. Elle épouse en 1918 à Vienne l’imprimeur Leibusch-Leon Urstein, de treize ans son aîné. Ils ont à Vienne une fille en février 1918 et un fils le 24 février 1924. Ils émigrent en Belgique en 1938 après l’annexion de l’Autriche à l´Allemagne. Ils habitent à partir de 1939 à Anvers. Ils essayent en vain de se rendre chez leur fille à Londres en 1939. Marie Urstein tente d’émigrer au Brésil en août 1941 mais échoue. Ses deux enfants survivent : le fils Dennis (anciennement Adolf) est mort en 2009 à Toronto et la fille Lily est morte le 4 février 2017 à Stuttgart.

       

      Marie Urstein est détenue à Mechelen à partir du 22 janvier 1943 et est déportée en train avec son mari à Auschwitz le 19 avril 1943. Ce convoi comporte 507 hommes, 631 femmes, 121 garçons et 141 filles juifs et arrive au camp le 22 avril 1943. Les soldats nazis envoient 276 hommes et 245 femmes dans le camp tandis que les 879 personnes restantes sont emmenées et exécutées dans la chambre à gaz. À Auschwitz, Marie Urstein est recensée comme couturière. Elle vit dans le block 10 d’Auschwitz avec d’autres femmes du convoi belge. Les femmes détenues dans ce block subissent des experiences médicales mais Marie Urstein en a vraisemblablement réchappé. Elle appartient à un groupe de 29 femmes et 57 hommes qui sont sélectionnés par les deux anatomistes Bruno Beger et Hans Fleischhacker en juin 1943 et déportés au camp de concentration Natzweiler-Struthof le 30 juillet 1943. La femme de 51 ans est exécutée dans la chambre à gaz le 11 ou le 13 juillet 1943.

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      Marie Urstein
      Marie Urstein

       

      Urstein_Marie
      Marie Urstein avec son époux Leibusch et leur fille alors âgée de cinq ans, Lily, en 1924 à Vienne.
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  • W

    Walter Wollinski

    • Walter Wollinski

      Né le 21. Octobre 1925 à Züllichau, fils du marchand Emil Wollinski (né eb 1881 à Lekau / (Posen) et de sa femme, Else (née Eisack, en 1890 à Nakel /Posen). Waltzer Wollinski est scolarisé à Züllichau en1932 puis à Berlin en 1938. Il obtient son bac le 29 Mars 1940 : lors du recensement de 1939, il habite avec ses parents et son frère à Berlin-Kreuzberg dans la Neuenburgerstraße 13. Emil et Else sont déportés le 15 août 1942 vers Riga et y trouvent la mort. Leurs fils sont obligés de quitter l’appartement familial. Désormais, Walter habite avec son frère Siegbert (* 31 Août 1920 à Wongrowitz/Posen) dans une pièce à la Kaiserstraße 35. Il sont tous les deux forcés de travailler en tant que charpentiers chez Fritz Müller à Mariendorf (Lewkowitzerstraße 1-3).

       

      Le 3 Mars 1943, les frères Wollinski sont déportés vers Auschwitz. Le 4 Mars 1943, 632 hommes juifs et 1118 femmes et filles juives, arrivent sur les lieux. 517 hommes et 200 femmes sont sélectionnés à la “rampe” et envoyés dans des camps et utilisés comme travailleurs forcés - Walter Wollinski est l’une des victimes sélectionnées. Les 1033 personnes restantes sont assassinées dans les chambres à gaz. Walter Wollinski, qui est forcé de travailler au Buna-Werke à Auschwitz-Monowitz, est amené à l’infirmerie du camp suite à de fortes diarrhées. En juin 1943 il est sélectionné par les deux anthropologues, Bruno Beger et Hans Fleischhacker, et le 30 Juillet 1943 avec 85 autres hommes et femmes, il est déporté au camp Natzweiler-Strutho. Il y est tué dans la chambre à gaz entre le 16 et 18 août 1943, à l´âge de 17 ans.

       

      Siegbert Wollinski n’a pas survécu à la Shoa.

       

      Pour les informations complémentaires à la biographie, je remercie Peter Wollinski.

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      Wollinski Haus

       

      Le père de Walter Wollinski et le frère de celui-ci possédaient une droguerie –quincaillerie à Züllichau. Walter Wollinski y a grandi. L´immeuble où se trouvaient leur logement et le magasin se trouvait à côté de la place du marché. C´est la seconde maison en partant de la droite. Ci-dessous une publicité du magasin dans le journal local de Züllichau.
      Photos: collection de Peter Wollinski.

       

      Wollinski Walter
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